(Paris) Un Afghan évacué en France, présumé proche des talibans par les autorités françaises, a été placé en détention provisoire ainsi que quatre autres rapatriés proches de lui, a appris lundi l’AFP auprès du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Ces cinq hommes ont fait l’objet d’une « mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance », prévue dans le cadre des lois françaises antiterroristes.

Un homme a particulièrement retenu l’attention des autorités : « même si cette personne a très largement aidé à l’évacuation de l’ambassade de France, nous pensons qu’il peut être lié aux talibans », a expliqué le ministre à l’AFP.

Selon la décision prise par le ministre et consulté par l’AFP, cet homme a admis son appartenance au mouvement et reconnu avoir porté des armes en tant que responsable d’un barrage taliban à Kaboul.

Pas d’enquête de sécurité à l'embarquement

« Devant les difficultés extrêmement fortes de pouvoir faire des enquêtes de sécurité sur les personnes devant être rapatriées », les autorités françaises « ont accepté d’embarquer cette personne et sa famille », a ajouté le ministre.

À l’arrivée du vol à Abu Dhabi, la Direction générale de la surveillance intérieure (DGSI, renseignements français) « a fait le travail qu’elle n’avait pas pu faire à Kaboul » en menant des entretiens de sécurité, a-t-il expliqué.

À son arrivée en France ce week-end, il s’est vu notifier sa détention provisoire, tout comme trois de ses proches « pour l’heure non directement soupçonnés ». Quant au cinquième homme, une enquête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a révélé des « liens avec ces personnes bien qu’étant venu séparément », a indiqué le ministre.  

Les cinq sont sous « surveillance de la DGSI » et font l’objet de mesures de « restriction de liberté », a-t-il précisé.

« Je n’ai pas eu d’autres remontées de la DGSI » quant à d’autres ressortissants pouvant être concernés par de telles mesures, a-t-il ajouté. « Cependant nous sommes extrêmement attentifs ».