(Athènes) Avec le retour des talibans au pouvoir à Kaboul, le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré lundi vouloir éviter que « des flux supplémentaires de réfugiés n’arrivent en Europe ».  

Lors d’une rencontre à Athènes avec la vice-présidente du parlement européen, Roberta Metsola, le premier ministre grec a expliqué qu’« il était important que l’Union européenne soutienne les pays proches de l’Afghanistan afin de s’assurer que des flux supplémentaires de réfugiés n’arrivent en Europe ».  

Kyriakos Mitsotakis s’était déjà entretenu vendredi avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à ce sujet.  

« Une nouvelle vague migratoire est inévitable si des mesures nécessaires ne sont pas prises en Afghanistan et en Iran », avait alerté le président turc.

Le retour au pouvoir des talibans à Kaboul a plongé l’avenir de nombreux Afghans dans l’incertitude et réveillé en Europe la peur d’une crise migratoire similaire à celle de 2015, avec l’afflux de millions de personnes fuyant les conflits au Proche-Orient et transitant par la Turquie.  

« La Grèce ne va pas gérer avec légèreté une éventuelle escalade de la question de l’immigration et des réfugiés », a précisé lundi le porte-parole du gouvernement Yannis Oikonomou qui avait déjà averti il y a quelques jours que « toutes les forces sont en alerte aux frontières ».  

D’après le gouvernement, des renforts doivent être déployés sur la frontière terrestre avec la Turquie dans l’Évros et sur les îles de la mer Égée.  

La prolongation du mur de 40  kilomètres dans l’Évros, le long de la rivière séparant la Grèce et la Turquie, est dans sa phase finale et de nouveaux drônes, caméras et radars, permettant de voir jusqu’à 10  kilomètres du côté turc doivent être installés, et 250 gardes-frontières sont sur le point d’être embauchés, selon la presse grecque.  

Le renforcement de la surveillance à la frontière gréco-turque avait été cependant décidé dès février-mars 2020, lors qu’Ankara avait menacé de laisser passer les réfugiés se trouvant sur son sol en Europe.  

Des dizaines de milliers de migrants avaient alors afflué en direction de la Grèce, au poste-frontière de Kastanies (Pazarkule, côté turc) où des échauffourées avaient eu lieu pendant plusieurs jours.  

La frontière grecque « va rester sûre et impénétrable », a insisté le ministre de la Défense Nikos Panagiotopoulos vendredi alors qu’il visitait les nouvelles installations dans l’Évros.  

La Grèce accueille actuellement 40 000 demandeurs d’asile et réfugiés afghans. La nationalité afghane est devenue la première parmi les migrants arrivant en Grèce, selon le haut commissariat aux réfugiés de l’ONU.