(Moscou) Le refus par la Russie de renouveler le visa d’une correspondante de la BBC est une réponse aux « discriminations » de Londres à l’égard de médias russes, a déclaré samedi le ministère russe des Affaires étrangères.

La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a déclaré que le conflit remontait à 2019, quand un journaliste russe avait dû quitter le territoire britannique « sans explication ». Elle a accusé la Grande-Bretagne de chercher à déformer les faits à des fins de propagande.

« Je le répète : la décision russe est exclusivement une (mesure de) rétorsion. Elle n’a rien à voir avec la liberté d’expression », a ajouté Mme Zakharova sur Facebook.

Jeudi, la télévision d’État russe avait annoncé que la correspondante de la BBC Sarah Rainsford devrait quitter la Russie à la demande des autorités, une décision qui a été qualifiée le lendemain par le groupe audiovisuel public britannique d’« atteinte à la liberté de la presse ».

Mme Zakharova a accusé la Grande-Bretagne d’avoir « déformé » la présentation de l’affaire et la BBC de faire de la propagande.

Samedi, la corrrespondante de la BBC a indiqué s’être vu signifier qu’elle ne pourrait plus jamais retourner en Russie.

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que c’était faux et que Mme Rainsford obiendrait un visa lorsque le journaliste russe serait autorisé à revenir en Grande-Bretagne. Elle n’a pas donné l’identité du journaliste russe en question ni précisé pour quel média il travaillait.

Mme Rainsford, correspondante de longue date de la BBC à Moscou, devra quitter la Russie à l’expiration de son visa le 31 août. Ce visa ne sera pas renouvelé, selon la télévision d’État russe.

« Ce n’est pas un échec à renouveler mon visa, même si techniquement ça y ressemble, je suis expulsée et on m’a dit que je ne pourrai plus jamais revenir », a déclaré Mme Rainsford sur la BBC.

Deux jours avant l’annonce de cette expulsion, Mme Rainsford avait interrogé le président de la Biélorussie Alexandre Loukachenko, allié de la Russie, sur la violente répression exercée par son pouvoir à l’encontre des manifestants de l’opposition à Minsk.

M. Loukachenko l’avait alors accusée d’être soutenue par les États-Unis, dans des propos très hostiles à l’égard de la BBC.