Face à une situation « dramatique » aux Antilles françaises et « préoccupante » dans l’hexagone, notamment dans le sud, le président Emmanuel Macron a insisté mercredi sur l’objectif de vacciner « tous les Français qui peuvent » l’être, le recours au tests de dépistage gratuit n’étant bientôt plus possible.

« La crise sanitaire n’est pas derrière nous, très clairement, nous allons vivre pendant encore plusieurs mois avec le virus », a-t-il déclaré, en ouvrant des réunions de crise par visioconférence depuis son lieu de vacances, au Fort de Brégançon (sud).

Première priorité : les Antilles, qui affichent des « taux d’incidence que l’on n’a jamais connus » en France, selon le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, arrivé mardi soir en Guadeloupe accompagné d’un renfort de 274 soignants et 60 pompiers.

Un confinement « strict », entré en vigueur en début de semaine en Martinique, va être étendu à la Guadeloupe, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

Il impose notamment la fermeture des commerces non-essentiels, des locations saisonnières, des hôtels et des plages, et invite les touristes à quitter l’île.

M. Macron avait décrit dans la matinée une « situation dramatique » dans ces deux départements ultra-marins où la vaccination est trois fois plus faible qu’en métropole, « démonstration cruelle », selon lui, de la nécessité du vaccin.

Il a également souligné « l’état des lieux préoccupant » en métropole, notamment dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse et Occitanie, et insisté sur « un objectif très simple : la vaccination de tous les Français qui peuvent être vaccinés ».

Le président français a rappelé l’objectif de 50 millions de primo-vaccinés d’ici la fin du mois d’août, estimant que c’était « en bonne voie ».

Quelque 67 % de la population française a reçu au moins une injection (près de 80 % des plus de 18 ans) et 56 % (68 %) sont totalement vaccinés, selon les chiffres du gouvernement.  

Mais le rythme des injections et des prises de rendez-vous est désormais au plus bas depuis la fin du printemps, surtout pour les premières doses.

« La vaccination doit être au coin de chaque rue », a déclaré Gabriel Attal, précisant à cet égard que collégiens, lycéens et étudiants pourraient se faire vacciner à la rentrée dans des barnums « mis en place à proximité des établissements scolaires ».

Une « campagne de rappel » pour une troisième dose aux « populations à risque » débutera par ailleurs mi-septembre.

Un pass sanitaire est en vigueur depuis lundi en France pour prendre les transports de longue distance ou encore aller au restaurant. « Nous n’avions pas d’autre choix car c’était cela ou la fermeture du pays », a justifié M. Macron.

Le gouvernement a demandé mercredi qu’il soit obligatoire dans les centres commerciaux de plus de 20 000 m2 situés dans les départements où le virus circule le plus.

Un pass sanitaire valide témoigne d’une vaccination complète, d’un certificat attestant de la guérison de la COVID-19 au cours des six derniers mois ou d’un test négatif datant de « moins de 72 heures ».  

Or, à partir de mi-octobre, les tests de dépistage sans prescription médicale seront payants, a annoncé M. Attal.  

Le gouvernement est confronté à des manifestations réunissant un nombre croissant d’anti-pass chaque samedi — 237 000 le week-end dernier, selon les chiffres officiels — dont les cortèges dénoncent une supposée « dictature sanitaire ».

M. Macron a lancé un « appel au civisme et au sens du devoir » des Français, en exhortant à « poursuivre (la) voie de la confiance sans cesse renouvelée dans nos institutions comme celle de la mobilisation des savoirs scientifiques qui seuls doivent prévaloir ».

La pandémie a fait plus de 112 300 morts en France, 10e pays le plus endeuillé au monde par la COVID-19 selon les chiffres officiels.