(Varsovie) Les députés polonais doivent examiner mercredi une nouvelle loi qui, selon l’opposition, menace la liberté de la presse, au lendemain de l’éclatement de la coalition conservatrice-nationaliste au pouvoir.

Cette loi, dite « Lex TVN », pourrait forcer le groupe américain Discovery à vendre la majeure partie de sa participation dans le principal réseau de télévision privé polonais, TVN, souvent critique envers le gouvernement.

Selon le parti au pouvoir Droit et Justice (PiS), cette loi est nécessaire pour empêcher les puissances étrangères hostiles de prendre le contrôle des diffuseurs du pays.

Mardi soir, des manifestations ont eu lieu dans toute la Pologne contre le texte, qui interdirait aux sociétés non européennes de posséder plus de 49 % d’un média polonais.

Un désaccord sur cette loi a été l’une des raisons de la décision du premier ministre Mateusz Morawiecki de révoquer son adjoint, Jaroslaw Gowin, chef du parti Entente, un des trois partis de la coalition au pouvoir.

Peu après, M. Gowin avait annoncé que son parti quittait la coalition dirigée par Droit et Justice (PiS).

Mais le retrait de son parti de la coalition ne signifie pas que le gouvernement chute automatiquement, car il faudrait un vote formel de défiance du parlement.

Le vote sur « Lex TVN » mercredi sera un premier test de la capacité de PiS à monter une nouvelle majorité parlementaire.

La session parlementaire devait commencer à 9 h 30 GMT, mais la date du vote n’est pas encore connue.

Selon des observateurs, PiS devra désormais compter sur les députés d’autres partis, et notamment de l’extrême droite, pour maintenir sa majorité et faire voter la loi.

« La Pologne fait face à un gouvernement minoritaire, et une érosion du pouvoir », a tweeté Jacek Nizinkiewicz, commentateur du quotidien Rzeczpospolita.

Selon lui, PiS essaierait de persuader les députés du parti de M. Gowin de continuer à soutenir le gouvernement.

« Le gouvernement de la Droite unie continuera de fonctionner, car il y a des gens à la Diète (chambre basse du Parlement polonais) qui veulent soutenir notre gouvernement » a déclaré mercredi Piotr Muller, le porte-parole du gouvernement.