(Kharb-Maïdon) La Russie a terminé mardi des exercices militaires conjoints au Tadjikistan, à la frontière avec l’Afghanistan, où les talibans ont conquis plusieurs capitales provinciales ces derniers jours, à la faveur du retrait des forces américaines et de leurs alliés.

Les gains territoriaux des talibans suscitent l’inquiétude chez les ex-républiques d’Asie centrale, et la Russie, puissance régionale, y a multiplié les manœuvres militaires ces dernières semaines. Après un premier exercice en Ouzbékistan, elle en tenait depuis une semaine un plus important au Tadjikistan.

Un journaliste de l’AFP sur le terrain d’entraînement de Kharb-Maïdon au Tadjikistan a aperçu des hélicoptères militaires, des avions de combat en vol et des chars d’assaut en mouvement en formation dans cette zone située à proximité de la frontière avec l’Afghanistan.

Selon le général russe Alexandre Lapine, quelque 2500 militaires ont pris part à ces exercices sur fond de « situation qui continue de s’aggraver en Afghanistan et de menace d’incursion de groupes terroristes radicaux aux frontières des pays d’Asie centrale ».

M. Lapine a salué un « haut niveau de coordination » entre les forces russes, ouzbèkes et tadjikes lors de ces exercices.

L’armée russe a parallèlement annoncé mardi avoir envoyé de nouveaux armements — notamment des systèmes de défense antiaérienne portables et des fusils d’assaut — pour moderniser la base dont elle dispose au Tadjikistan.

Les dirigeants des ex-républiques d’Asie centrale s’étaient réunis la semaine dernière au Turkménistan pour évoquer la situation en Afghanistan, source de préoccupation notamment pour le Tadjikistan, qui partage près de 1300 km avec le pays en guerre.

Un haut responsable de la Défense tadjike, Cherali Mirzo, a affirmé mardi que l’organisation djihadiste État islamique (EI) était l’un des « ennemis symboliques » combattus lors des exercices organisés avec la Russie.