(Bagdad) Bagdad a annoncé vendredi la suspension « temporaire » des vols vers la Biélorussie et appelé les Irakiens « à ne pas tomber dans le piège » de la traite des êtres humains, après que l’UE a accusé Minsk d’instrumentaliser les migrants qui passent illégalement en Lituanie.

Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein, s’est dit « préoccupé par la question des migrants irakiens et des dangers qui en résultent », dans un communiqué publié après qu’il s’est entretenu au téléphone avec le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et ses homologues lituanien et letton.

Bagdad, a-t-il poursuivi, a pris des mesures « pour protéger les citoyens irakiens victimes de réseaux de passeurs ». L’une de ces mesures est la suspension « temporaire » des liaisons aériennes directes entre Bagdad et Minsk.  

Interrogé par l’AFP, Hussein Jalil, un porte-parole d’Iraqi Airways, a indiqué qu’« ordre » avait été donné par le ministère des Transports à la compagnie nationale de ne plus desservir la Biélorussie « pendant une semaine », sans en donner la raison. Des vols de rapatriement d’Irakiens vers Bagdad sont en revanche « prévus », a-t-il souligné.

Les autorités lituaniennes soupçonnent le régime du président Alexandre Loukachenko d’orchestrer un afflux de migrants, notamment irakiens, en représailles aux sanctions de l’Union européenne du fait de la répression politique en Biélorussie.

Depuis le début de l’année, la Lituanie, pays membre de l’UE et de l’OTAN, a enregistré plus de 2000 nouveaux arrivants — irakiens pour la plupart —, qui ont illégalement franchi la frontière avec la Biélorussie.

Une réunion de crise a été convoquée le 18 août par la présidence slovène de l’UE pour réagir à « la menace pour la sécurité » représentée par l’instrumentalisation de cette migration par Minsk.

L’UE prépare « des sanctions économiques plus fortes » pour faire cesser les passages illégaux, avait averti M. Borrell au cours d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE en juillet.  

Ces mesures pourraient être examinées et prises à l’occasion d’une réunion des ministres le 21 septembre.

Les Européens ont adopté fin juin des sanctions économiques et individuelles pour punir les autorités de la Biélorussie après le déroutement sur Minsk d’un vol de la  compagnie Ryanair parti d’Athènes à destination de Vilnius pour arrêter un opposant au régime.

L’UE a frappé en Biélorussie les secteurs clés de la potasse, du pétrole et du tabac.