(Moscou) Les organisations de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny, désignées comme « extrémistes » par la justice russe en juin, ont été officiellement placées vendredi sur la liste des organisations interdites en Russie.

Selon cette liste, publiée vendredi sur le site du ministère de la Justice russe, le Fonds de lutte contre la corruption (FBK) de M. Navalny et ses bureaux régionaux y ont rejoint notamment le mouvement Témoins de Jéhovah, le Parti national bolchevik russe ou encore un groupe religieux l’Ordre noble du Diable.

Le Fonds de lutte contre la corruption (FBK) est connu pour ses enquêtes retentissantes sur le train de vie et les malversations des élites russes, alors que les bureaux régionaux de M. Navalny s’occupent d’organiser les manifestations et des campagnes électorales.

Début juin, un tribunal de Moscou a désigné ces organisations comme « extrémistes », en estimant qu’elles « diffusaient volontairement des informations incitant à la haine et à l’hostilité envers les représentants du pouvoir » et commettaient également des « crimes et délits extrémistes ».

Cette décision est intervenue après des mois de répression ayant visé l’opposition russe, marquée par l’envoi d’Alexeï Navalny, 45 ans, en colonie pénitentiaire, l’exil de plusieurs cadres de son mouvement, ainsi que des mesures ciblant la presse indépendante et d’autres voix critiques.

Fin juillet, le gendarme de l’internet russe Roskomnadzor a annoncé vouloir le blocage des comptes sur les réseaux sociaux liés à M. Navalny, dont plusieurs dizaines de sites ont déjà été bloqués.

Les alliés de l’opposant dénoncent ces mesures comme destinées à entraver les activités de l’opposition à l’approche des élections législatives de septembre, sur fond d’impopularité croissante du parti au pouvoir Russie unie.

Les élections législatives auront lieu sur trois jours en raison de la pandémie de coronavirus, du 17 au 19 septembre.