(Berlin) Un centenaire ancien gardien du camp nazi de Sachsenhausen, en Allemagne, accusé de « complicité de meurtres » va comparaître à partir de début octobre devant un tribunal allemand, a annoncé lundi le parquet.

Le parquet de Neuruppin, qui l’avait déjà inculpé en février dernier, estime, après avoir reçu un avis médical, qu’« il est en capacité de suivre des audiences », malgré son grand âge.

Les audiences seront limitées à deux heures ou deux heures et demie par jour, selon le parquet.

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Au fil des ans, les SS ont détenu environ 200 000 personnes dans le camp de concentration de Sachsenhausen. Environ 20 000 prisonniers y ont été assassinés.

L’ancien gardien, âgé de cent ans, est poursuivi pour complicité dans 3518 meurtres de détenus en ayant « sciemment et volontairement » aidé et encouragé de 1942 à 1945 leur meurtre au camp de concentration de Sachsenhausen à Oranienburg, au nord de Berlin.

Il serait notamment impliqué dans « la fusillade de prisonniers de guerre soviétiques en 1942 » ou la mort de plusieurs prisonniers « par l’utilisation du gaz toxique Zyklon B ».

Au fil des ans, les SS ont détenu environ 200 000 personnes dans le camp de concentration de Sachsenhausen. Environ 20 000 prisonniers y ont été assassinés.

« De nombreux co-plaignants ont le même âge que l’accusé et espèrent que justice soit faite », a estimé dans Die Welt Thomas Walther, avocat de plusieurs victimes parties civiles dans ce prochain procès.

Ces dernières années, l’Allemagne a jugé et condamné plusieurs anciens SS et élargi aux gardiens de camps le chef d’accusation de complicité de meurtre, illustrant la sévérité accrue, quoique jugée très tardive par les victimes, de sa justice.

Selon les médias allemands, une dizaine d’instructions judiciaires relatives aux crimes nazis sont encore en cours dans le pays.

En juin, la justice allemande a révélé enquêter sur un nonagénaire qui aurait été gardien dans un camp de détenus soviétiques entre 1943 et 1945 et suspecté de complicité d’assassinats.

Fin mars, la justice avait annoncé qu’un ancien gardien d’un camp de concentration, extradé des États-Unis, allait finalement échapper à un procès en Allemagne, faute de « preuves évidentes ».