(Londres) Les voyageurs complètement vaccinés contre la COVID-19 dans l’Union européenne et aux États-Unis seront désormais exemptés de quarantaine en Angleterre et en Écosse, une mesure très attendue des expatriés qui ne s’applique pas aux arrivées du Canada ou de la France, ont annoncé mercredi le gouvernement britannique et son équivalent local écossais.

Cette mesure, pour laquelle militait aussi ardemment le secteur touristique, entrera en vigueur lundi à 4 h (3 h GMT), a précisé le ministère britannique des Transports.

« Nous aidons les gens vivant aux États-Unis et dans les pays européens à retrouver leur famille et leurs amis au Royaume-Uni », a souligné le ministre des Transports Grant Shapps sur Twitter.

Quelques heures plus tard, le gouvernement local écossais emboîtait le pas à l’Angleterre, annonçant le même « assouplissement majeur des restrictions de voyage ».  

Pour les pays classés « orange », soit la grande majorité des destinations touristiques, dont l’UE et les États-Unis, le Royaume-Uni imposait jusque-là une quarantaine entre cinq et 10 jours aux voyageurs et de coûteux tests.

Il avait déjà exempté de quarantaine les voyageurs vaccinés par le service de santé britannique, mais pas ceux vaccinés à l’étranger, au grand désespoir des expatriés britanniques dans ces pays pour qui tout retour à la maison est très difficile.

Désormais, Écosse et Angleterre appliqueront la même mesure aux personnes vaccinées dans l’Union européenne ou aux États-Unis, pour les arrivées de tous les pays de la liste « orange », sauf la France, en raison de la présence du variant Beta.

« Des règles distinctes vont continuer de s’appliquer pour les arrivées de France », a précisé le ministère dans un communiqué.

Londres n’a pas fourni de motifs pour exclure le Canada de ces nouvelles mesures.

Un test PCR restera obligatoire deux jours après l’arrivée.

Les voyageurs vaccinés aux États-Unis devront en plus prouver qu’ils sont résidents aux États-Unis.

L’opposition inquiète

« Nous voulons que les gens puissent venir des États-Unis librement comme ils le feraient normalement », a déclaré le premier ministre britannique Boris Johnson mercredi sur les ondes de la radio privée LBC.

En revanche, les États-Unis ont annoncé lundi qu’ils maintenaient fermées leurs frontières aux voyageurs internationaux, malgré les appels à la réciprocité, arrivant notamment des pays européens.

Si les pays de l’Union européenne ont décidé de rouvrir leurs propres frontières aux Américains, à condition qu’ils soient vaccinés contre la COVID-19 ou présentent un test négatif, les voyageurs en provenance de l’espace Schengen, du Royaume-Uni et d’Irlande ne peuvent eux plus entrer aux États-Unis depuis mars 2020.

L’un des pays européens les plus endeuillés par la pandémie avec plus de 129 000 morts, le Royaume-Uni traverse actuellement une vague épidémique attribuée au variant Delta, malgré une décrue notable depuis une semaine.

L’opposition travailliste, par la voix de son numéro deux, Mme Angela Rayner, a jugé l’assouplissement annoncé mercredi « imprudent », s’inquiétant du risque d’importation de nouveaux variants.

Le ministre de la Santé Sajid Javid a cependant défendu une mesure permise par le succès des campagnes de vaccination aussi bien au Royaume-Uni (plus de 70 % des adultes complètement vaccinés) que dans l’UE et aux États-Unis, qui va apporter « un coup de pouce à l’économie ».

La fédération patronale CBI a qualifié ces annonces de « pas énorme » en direction de la reprise des déplacements internationaux et de « coup de pouce important au secteur touristique, tout en rétablissant des liens d’affaires importants avec des partenaires commerciaux clés ».

Les compagnies aériennes, pressées de relancer les juteux échanges transatlantiques et les dessertes des plages méditerranéennes, ont fait part de leur satisfaction.

British Airways et Virgin Atlantic ont cependant demandé au gouvernement d’aller plus loin en plaçant plus de pays sur la liste verte, d’où aucun voyageur ne doit se soumettre à une quarantaine.

Les mesures annoncées par Londres ne concernent pas en outre les pays classés « rouge » par Londres (Inde, Émirats arabes unis, États d’Amérique du Sud, etc.), d’où seuls les résidents au Royaume-Uni peuvent revenir, en observant une coûteuse quarantaine à leurs frais dans des hôtels dédiés.