(Londres) Le premier ministre britannique Boris Jonhson a appelé mardi ses compatriotes à « rester très prudents » vis-à-vis de la situation sanitaire, malgré sept jours consécutifs de baisse des contaminations au coronavirus au Royaume-Uni.

En proie depuis le début de l’été à une explosion des cas attribuée au variant Delta hautement contagieux, le Royaume-Uni a récemment enregistré jusqu’à 60 000 nouveaux cas en 24 heures, mais semble connaître ces derniers jours une décrue.

Depuis le 20 juillet, lendemain de la levée des dernières restrictions liées au virus, les nouvelles contaminations n’ont fait que baisser, atteignant mardi 23 511 nouveaux cas quotidiens. Sur sept jours, le Royaume-Uni enregistre une chute de 30 % du nombre de cas positifs.

Expliquant avoir « évidemment remarqué » cette tendance, Boris Johnson a souligné qu’il était « très important que nous ne nous permettions pas de tirer des conclusions hâtives ».

« La quatrième étape de sortie du confinement a eu lieu il y a seulement quelques jours », a-t-il relevé devant les caméras lors d’un déplacement au sud-ouest de Londres, en référence à la controversée levée de l’essentiel des dernières restrictions liées à la COVID-19. « Les gens doivent rester très prudents ».

L’amélioration actuelle laisse quelque peu perplexes les scientifiques, alors que le gouvernement et ses conseillers scientifiques avaient anticipé début juillet jusqu’à 100 000 nouveaux cas positifs par jour dans le deuxième pays le plus endeuillé d’Europe par la pandémie, avec plus de 129 000 morts.

« Il est surprenant que le taux (de contaminations) ait chuté aussi rapidement et de façon aussi abrupte », a estimé mardi dans le Times le scientifique Mark Walport, qui fait partie du groupe conseillant le gouvernement. « Tout le monde se creuse la tête pour en trouver l’explication exacte ».  

Parmi les causes avancées : les hautes températures de la semaine passée, la fin de l’Euro de football à l’origine de contaminations essentiellement masculines et le succès d’une vaste campagne de vaccination, qui a déjà administré une première dose à 88 % et une seconde à 70,5 % des adultes.

Même si la tendance s’améliore du point de vue des contaminations, la situation continue de se dégrader du côté des hospitalisations et des décès, avec 131 morts annoncés mardi, soit le chiffre le plus élevé depuis mars.

« Cela s’explique en partie par le nombre élevé de cas lors des dernières semaines », a expliqué la directrice médicale des services de santé publique pour l’Angleterre, Yvonne Doyle.

« Nous sommes encore dans la troisième vague », a-t-elle ajouté, appelant le public à privilégier les réunions à l’extérieur et à se faire vacciner.

Outre l’aggravation de la situation dans les hôpitaux (bien moins marquée que lors des précédentes vagues), la multiplication des contaminations a provoqué l’isolement de centaines de milliers de cas contacts ces dernières semaines, perturbant le fonctionnement de supermarchés, transports voire stations-service.

Pour y remédier, le gouvernement a exempté certaines catégories d’isolement à condition de dépistages.

Selon le Dr Stephen Griffin, professeur associé à l’école de médecine de l’université de Leeds, cité par l’organisme Science Media Center, le nombre croissant de cas contacts appelés à s’isoler pourrait être l’une des explications de la baisse.

Il évoque aussi l’hypothèse inquiétante que les gens évitent de se faire tester en raison de « messages minimisant les dangers de l’infection », ou que des personnes vaccinées présentant des symptômes légers ne réalisent pas qu’elles sont infectées.