(Paris) Le nombre de nouveaux cas quotidiens de la COVID-19 continue d’augmenter selon les chiffres publiés lundi par Santé publique France, à un moment où le gouvernement ne cesse de mettre en garde contre cette recrudescence liée au variant Delta.

L’agence sanitaire fait état de 4151 cas détectés en 24 heures, contre 1260 lundi dernier. Dimanche, 12 532 nouveaux cas avaient été détectés, soit le nombre le plus élevé pour un dimanche depuis la mi-mai.

La grande majorité de ces nouveaux cas est due au variant Delta, plus contagieux. Le taux de positivité des tests augmente : il est de 2,3 % (sur sept jours à J-3), contre 2 % la veille.

20 morts en 24 h, 111 521 au total

La mortalité lundi est de 20 morts en 24 heures (contre cinq dimanche), portant le total des décès à 111 521 depuis le début de l’épidémie.

La sonnette d’alarme est tirée. La France est repassée au-dessus du seuil d’alerte avec un taux d’incidence de plus de 50 sur 100 000 habitants, en augmentation de 80 % sur une semaine, du jamais vu depuis le début de la crise.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, dans une entrevue au quotidien Le Parisien.

La pression sur l’hôpital reste modérée, même si les chiffres sont à la hausse. Au total, 7041 personnes sont hospitalisées en France pour cause de COVID-19, avec 360 nouvelles admissions en 24 heures. Et la tendance est identique dans les services de soins critiques qui traitent les cas les plus graves : ils comptent 902 patients, avec 76 nouvelles admissions.

Les épidémiologistes espèrent que même si les contaminations repartent à la hausse, la « quatrième vague » de la COVID-19 se fera moins sentir à l’hôpital grâce aux progrès de la vaccination.

D’après la Direction générale de la santé, le cap de 45 % de la population totale entièrement vaccinée a été atteint dimanche. Par ailleurs, 37 523 594 personnes ont reçu au moins une injection (soit plus de 55,7 % de la population totale).

Incendie criminel d’un centre de vaccination

Le chapiteau accueillant le centre de vaccination contre la COVID-19 de la commune d’Urrugne (Pyrénées-Atlantiques) a été l’objet d’un incendie volontaire dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé dimanche le procureur de Bayonne, qui a ouvert une enquête.

Sur son compte Twitter, le procureur de la République Jérôme Bourrier a indiqué avoir « saisi le service de police judiciaire de Bayonne d’une enquête de flagrance pour destruction volontaire par incendie ».

Pour le maire d’Urrugne, Philippe Aramendi, le caractère volontaire de l’incendie ne fait aucune doute « . » J’ai été appelé à 3 h du matin et on a constaté que du produit inflammable avait été répandu autour du chapiteau. Heureusement, les pompiers ont rapidement circonscrit les flammes et le chapiteau n’est que partiellement détruit «, a-t-il expliqué à l’AFP.

Le maire de la commune basque s’est dit « habité par un sentiment de dépit et surtout de colère ».

Il est peut-être trop tôt pour savoir si nous avons affaire à des anti-vaccins, mais si c’est le cas, c’est attristant. La vaccination ne fait pas l’unanimité, mais de là à en arriver à ce genre de faits, c’est inacceptable.

Le maire d’Urrugne, Philippe Aramendi

Selon M. Aramendi, la commune espère reprendre le cours normal de sa campagne vaccinale dès mercredi.

Un autre centre vandalisé

Samedi, le premier ministre Jean Castex s’était rendu au Pays basque, à Bayonne et à Anglet, pour visiter notamment un centre de vaccination et discuter avec le préfet des Pyrénées-Atlantiques de la mise en œuvre du passeport sanitaire dans ce département, où le taux d’incidence est supérieur au seuil d’alerte.

Dans la nuit de vendredi à samedi, un centre de vaccination avait été vandalisé à Lans-en-Vercors (Isère) et des inscriptions anti-vaccins taguées sur le bâtiment.

Samedi, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté à travers la France pour contester la vaccination et critiquer le passeport sanitaire.