(Genève) Le F-35, dont la Suisse veut commander 36 exemplaires pour remplacer sa flotte vieillissante, est le programme d’armement le plus cher de l’histoire des États-Unis dont la réalisation chaotique n’a pas empêché sa vente à une dizaine d’alliés de Washington.

Lancé au début des années 1990, le programme F-35 Lighting II prévoit la production de près de 2500 appareils pour les seuls besoins américains pour un coût total de près de 400 milliards de dollars.

Une version est destinée à l’US Air Force (F-35A) pour remplacer ses F-16 et A-10, une autre est conçue pour les porte-avions de la Marine (F-35C) afin de remplacer une partie de ses F-18 et une troisième à décollage court et atterrissage vertical (F-35B) prendra la suite des F-18 et Harrier des Marines.

Vu dès l’origine comme un produit d’exportation destiné à assurer la domination de Washington sur le marché des avions de combat, le F-35 a fait l’objet d’un partenariat avec huit pays, dont le Royaume-Uni, chacun recevant une part de travail en fonction de son investissement.

Selon le Military Balance de l’International Institute for Strategic Studies (IISS), 603 de ces appareils ont été pour l’instant livrés, dont 411 aux États-Unis.

Le F-35 a été commandé par 12 pays, essentiellement des membres de l’OTAN et les proches alliés de Washington en Asie : Corée du Sud (40 appareils), Japon (34), Australie (63), Norvège (40), Royaume-Uni (35), Italie (28), Pays-Bas (34), Belgique (34), Pologne (32), Danemark (10), Israël (39) et Émirats arabes unis (50).

La Turquie, un pays partenaire depuis le lancement du programme et qui comptait acquérir 100 de ces avions, en a été exclue par Washington en 2019 après avoir acheté des systèmes de défense antiaérienne russes S-400.

Il est actuellement en compétition dans un appel d’offres de la Finlande pour 64 appareils.

Avion furtif dit de cinquième génération, le F-35 est produit par le numéro un mondial de l’armement, Lockheed Martin, et ses moteurs par un autre américain, Pratt et Whitney.

Il a notamment été utilisé en Irak et en Syrie contre le groupe État islamique.

Polyvalent, l’appareil est présenté comme une merveille technologique, dont la mise au point a souffert de sa complexité, notamment pour la conception des programmes informatiques et l’intégration des différents systèmes.

Mais ses coûts d’exploitation trop élevés (le coût de chaque heure de vol est évalué à plus de 36 000 dollars) font craindre qu’ils ne soient pas soutenables et que sa polyvalence limite son emploi sur le théâtre Pacifique face à la Chine, estiment ses détracteurs.

L’US Air Force, qui doit acquérir plus de 1700 F-35, envisage, selon la presse américaine, de réduire cet objectif au profit de l’achat de la dernière version du F-16 ou de la mise au point d’un successeur au F-16 qui serait bien moins onéreux que le F-35.