(Arras) Un tribunal du nord de la France a condamné mardi Brigitte Bardot à une amende de 5000 euros pour injure à l’encontre du patron de la fédération française des chasseurs, a-t-on appris après des avocats.

L’ancienne actrice, icône des années 60, devra également verser 1000 euros de dommages-intérêts à Willy Schraen ainsi que 1000 euros au titre des frais de justice.

Le tribunal d’Arras (Nord) a, en outre, condamné Mme Bardot à supprimer dans un délai de 15 jours de l’éditorial incriminé, publié sur le site internet de sa fondation de défense des animaux, tous les passages jugés injurieux et à les remplacer par la mention du jugement, sous astreinte de 100 euros par jour de retard.  

« Sous-hommes » et « terroristes »

Dans un éditorial d’octobre 2019, toujours accessible mardi sur le site internet de la fondation, Brigitte Bardot avait traité les chasseurs de « sous-hommes d’une abjecte lâcheté » et de « terroristes du monde animal », citant le président de leur fédération, Willy Schraen, comme « exemple flagrant ».

Absente le jour de l’audience, Brigitte Bardot avait reconnu dans une lettre au tribunal être l’auteure de ces propos, tenus « peut-être de manière crue », mais répondant selon elle « à une préoccupation majeure des Français ».  

Dans ce dossier, le procureur (accusation) avait requis une amende de 6000 euros, notant la « persistance dans l’action délinquante » de la prévenue, après cinq autres condamnations pour des propos diffamatoires et discriminatoires.

L’avocat des chasseurs, Denis Delcourt-Poudenx, s’est dit mardi « très satisfait » de cette condamnation à la « vertu pédagogique », y voyant « un signal fort pour qu’on cesse d’insulter les chasseurs ».

« Sémantique nazie »

Cette condamnation était « attendue, face à des propos particulièrement violents, à la sémantique nazie odieuse et inquiétante », a-t-il dénoncé.

Pour l’avocat de Brigitte Bardot, François-Xavier Kelidjian, il s’agit d’« un jugement qui dit le droit, face au caractère un peu excessif des demandes de la défense ». « À une époque pas si lointaine, on arrivait à échanger avec les chasseurs », a-t-il commenté, déplorant qu’aujourd’hui il n’y ait « plus de débat, plus que du clash ».