(Valence) Le parquet a condamné jeudi à une peine de 18 mois de prison, dont 14 avec sursis, l’homme qui a asséné une gifle au président Emmanuel Macron mardi lors d’un déplacement dans le sud-est de la France.

Cette gifle, « parfaitement inadmissible » est un « acte de violence délibérée », a soutenu le représentant du ministère public, face à Damien T., qui a reconnu les faits à l’audience. L’homme de 28 ans, cheveux longs, t-shirt vert et lunettes sur le nez, était jugé en comparution immédiate à Valence.

Le procureur a réclamé un mandat de dépôt à son encontre.

Il s’est inquiété d’un possible risque de récidive, disant percevoir « une sorte de détermination froide » chez cet homme inconnu de la justice et membre d’associations « en lien avec les arts martiaux, le Moyen-âge et l’univers mangas ».

Cette gifle infligée à Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Tain l’Hermitage (sud-est) a suscité l’indignation de l’ensemble de la classe politique française, même si le président de la République a relativisé le geste, dénonçant des « faits isolés » commis par « des individus ultraviolents ».  

« Cette décision sera observée, scrutée » et aura même « un écho médiatique international », a ajouté le procureur, Alex Perrin, tandis que les journalistes étaient présents en masse au tribunal.

Emmanuel Macron a de nouveau minimisé cet épisode jeudi, estimant que le pays n’est pas dans une situation de tension comme pendant la crise des « gilets jaunes » et préférant insister sur l’ambiance d’« optimisme » qu’il sent en France.

« Ce que je sens dans le pays, c’est de l’optimisme, c’est une volonté de retrouver la vie, c’est du dynamisme » et « beaucoup de gens veulent travailler à plein » alors que la crise sanitaire s’apaise, affirme le président français dans un entretien à la chaîne BFMTV, après avoir déjeuné avec l’équipe de France de football au centre d’entrainement de Clairefontaine (région parisienne), à la veille de l’Euro de football, qui débute vendredi.

Dans ce contexte, il indique ne pas sentir que « la société soit dans l’état » dans lequel elle se trouvait lors « des moments de très fortes tensions » qu’il a eu à connaître depuis le début du quinquennat comme « la crise des gilets jaunes ».

« Ne faisons pas dire à cet acte imbécile et violent (la gifle) plus qu’il ne faut lui en faire dire », selon lui. « Il faut relativiser et ne rien banaliser » mais « ce n’est pas grave de recevoir une gifle quand on va vers une foule », ajoute-t-il.

Il a refusé de se prononcer sur la comparution immédiate jeudi de l’auteur devant le tribunal.

Pour Emmanuel Macron, « la vraie violence, ce n’est pas ça », mais plutôt celle subie par « les femmes qui meurent sous le coup de leur compagnon et de leur mari », car « il y a encore trop de féminicides contre lesquels nous nous battons avec force », ou par les maires qui « sont agressés ».

Interrogé sur sa possible candidature à un second mandat en 2022, Emmanuel Macron juge « intempestif » de répondre à cette question, en affirmant qu’il le ferait « au bon moment ». Avant d’établir un parallèle avec le soccer : « c’est comme pour une compétition. Si on pense à la demi-finale ou à la finale avant d’avoir joué le premier match de poule, c’est généralement comme ça qu’on rate celui-ci ». « Les Français m’ont donné une mission pour cinq ans et je le ferai jusqu’au dernier quart d’heure, en étant engagé comme je suis depuis le premier jour, c’est-à-dire au maximum ».

« À un moment la question de mon avenir personnel se posera et j’apporterai une réponse en toute franchise », a-t-il promis.