(Paris) Se refaire une santé avant l’été ou se distraire : gyms, casinos, parcs d’attraction et spas vont pouvoir rouvrir mercredi à la faveur d’une forte amélioration sur le front de l’épidémie de COVID-19 en France.

Signe patent de cette embellie, le parlement européen s’est réuni lundi à son siège de Strasbourg, pour la première fois depuis 15 mois.

Couvre-feu repoussé, la fête jusqu'à 23 h

À partir de mercredi, la fête pourra continuer jusqu’à 23 h avec le couvre-feu repoussé de deux heures. Et en cas de pluie, bars et restaurants pourront accueillir les clients en intérieur, plus uniquement en extérieur.

À Paris, les terrasses éphémères qui avaient pullulé à l’été 2020 à la sortie de la première vague de COVID-19, seront pérennisées chaque année du 1er avril au 31 octobre.

Au terme de 7 mois de disette, reprise aussi des séances de musculation ou de zumba dans les salles de sport et réouverture des piscines couvertes, des spas et des fêtes foraines.

« Il a fallu dépoussiérer chaque machine », explique Jordan Bouvier, entraîneur diplômé rencontré par l’AFP à Strasbourg dans une salle du réseau Keep Cool, heureux de sortir du chômage partiel.  

Au centre Thalassa Sea and Spa du Touquet, les préparatifs allaient aussi bon train lundi, avant l’arrivée des amateurs de ses bassins à l’eau de mer chauffée, qui « devront garder leurs masques pour les soins tout comme nos équipes », selon Claire Bartholus, la directrice des lieux.

Pas de câlin de mascottes chez Astérix

Le parc Astérix rouvrira aussi avec une jauge à 65 %, masque obligatoire et marquage au sol, suivi une semaine plus tard de Disneyland Paris, première destination touristique privée en Europe, où les câlins avec les mascottes resteront prohibés.

Le forum annuel de la technologie Vivatech sera l’un des premiers salons à se tenir, du 16 au 19 juin, avec un accès conditionné à un test négatif ou un certificat de vaccination.

Les espaces culturels dont les musées pourront augmenter le nombre de visiteurs à 65 % de leur capacité contre 35 % lors de la phase 1, le 19 mai.

Pas de test PCR pour les touristes vaccinés

Ce qui devrait motiver les touristes qui pourront, à compter de mercredi, se passer de test PCR pour entrer en France, moyennant un certificat de vaccination.

Mercredi marquera aussi la fin du télétravail à 100 % et de la solitude à la table de cantine, ainsi que la reprise des pots entre collègues dans le respect des gestes barrière.

Cette deuxième phase a été rendue possible par la nette amélioration des conditions sanitaires observée à partir de début mai, liée selon le gouvernement à l’accélération de la vaccination.

Tous les indicateurs sont au vert, l’incidence sur une semaine est en-dessous de 100 (pour 100 000 habitants), la situation continue de s’améliorer fortement sur l’ensemble du pays.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran

Au pic de la troisième vague, fin mars, le taux d’incidence avait dépassé le seuil critique de 600 en Ile-de-France et Hauts-de-France et 57 départements français étaient au-dessus du niveau d’alerte de 250 cas pour 100 000 habitants.  

« Le déconfinement progressif – amorcé le 19 mai avec le retour des collégiens à l’école, la réouverture des bars et restaurants, des cinés, théâtres et musées, NDLR – n’a pas cassé cette dynamique vertueuse », a-t-il ajouté.

Le ministre a souligné qu’« à l’évidence ce déconfinement progressif se passe bien, nous avons une baisse de 20 à 25 % de la circulation du virus chaque semaine et un taux d’hospitalisation quotidien à un niveau comparable à septembre », avant la deuxième vague épidémique.

Pas de victoire finale avant novembre

Lundi soir, 14 323 malades de la COVID-19 étaient hospitalisés contre 16 596 le lundi précédent, dont 2472 en soins critiques (2945 une semaine auparavant), qui traitent les cas les plus graves dont les patients en réanimation, alors qu’ils étaient environ 6000 au pic de la troisième vague.

Selon Olivier Véran, la France, où l’épidémie a fait un peu plus de 110 000 morts depuis mars 2020, va » descendre sous les 5000 cas (nouveaux quotidiens) puis 2000 « mais on ne sera » pas sûrs d’avoir battu le virus « avant novembre ou décembre, si aucune nouvelle vague n’apparaît.

Beaucoup dépendra du rythme de vaccination alors qu’un cinquième de la population est complètement vacciné. Appelant les primo-vaccinés à ne pas se relâcher, le ministre a invité les Français à se faire vacciner rapidement, si possible avant les congés d’été.