(Londres) Le Royaume-Uni et la Hongrie souhaitent renforcer leur coopération après le Brexit, a déclaré vendredi le premier ministre hongrois Viktor Orban, réitérant des propos polémiques sur les musulmans à l’issue d’une entrevue controversée à Londres avec son homologue britannique Boris Johnson.  

Cette rencontre a suscité de vives critiques au Royaume-Uni, notamment dans l’opposition, en raison des prises de position sujettes à controverse du dirigeant hongrois souverainiste sur l’immigration et les musulmans, ainsi que des atteintes à la démocratie dans son pays.  

Tout en disant vouloir « travailler bilatéralement » avec Budapest, « le premier ministre a fait part de sa préoccupation majeure concernant les droits de l’homme en Hongrie, dont l’égalité des genres, les droits [des personnes] LGBT et la liberté de la presse », a révélé un porte-parole de Boris Johnson dans un communiqué envoyé après la rencontre, qui a duré environ une heure.  

Tout en condamnant les attaques du chef du gouvernement hongrois envers les musulmans, Downing Street avait qualifié jeudi l’entrevue de « vitale pour la prospérité et la sécurité du Royaume-Uni ».  

« Le Brexit est fait. La question aujourd’hui est de trouver un moyen de coopérer dans une période post-Brexit » en matière d’énergie et de défense, a déclaré Viktor Orban à des journalistes.

Il a aussi défendu ses propos selon lesquels l’Europe est menacée par une « invasion » musulmane. C’est « un fait », a-t-il affirmé.

En amont de cette visite, un porte-parole du premier ministre britannique avait dit que ce dernier avait « condamné ces propos, qui sèment la division et sont faux ».

Boris Johnson a lui-même fait face à une pluie de critiques pour des propos jugés injurieux, comme en 2018 lorsqu’il avait comparé les femmes en burqa à des « boîtes aux lettres » et des « voleurs de banques ».

Un rapport paru mardi a conclu que son Parti conservateur se trouvait confronté à un problème d’islamophobie aux niveaux local ou individuel.

L’entrevue à Londres entre les deux dirigeants est intervenue au moment où la Hongrie s’apprête à prendre la tête du groupe de Visegrad, dont font aussi partie la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie, avant le Sommet du G7 qui se déroule du 11 au 13 juillet en Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre).  

Le Royaume-Uni est désireux de « travailler plus étroitement avec ce groupe à l’avenir », a souligné le porte-parole de Downing Street.  

La Hongrie de Viktor Orban avait aussi suscité l’irritation de ses partenaires au sein de l’Union européenne en bloquant des déclarations plus dures sur des questions comme Israël et la Chine.