(Kiev) L’Ukraine a annoncé lundi l’expulsion d’un diplomate russe déclaré « persona non grata », répliquant à celle d’un consul ukrainien de Russie, en pleine flambée de tensions entre les deux pays.  

« Le ministère des Affaires étrangères a envoyé aujourd’hui une note déclarant persona non grata un conseiller de l’ambassade de Russie à Kiev en raison d’une activité incompatible avec son statut diplomatique », a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère Oleg Nikolenko.  

« Il a 72 heures pour quitter le territoire de notre pays », a-t-il précisé.  

Samedi, la Russie avait annoncé l’expulsion d’un consul ukrainien à Saint-Pétersbourg, brièvement détenu par les services de sécurité russes (FSB) et accusé d’avoir tenté d’obtenir des informations secrètes.  

Kiev a protesté contre cette « détention illégale » assurant « démentir complètement » la véracité des accusations portées contre le consul, Oleksandre Sossoniouk.

Cet incident intervient alors que la Russie a déployé des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne pour des « exercices militaires » face aux actions « menaçantes » de l’OTAN, que Kiev ambitionne de rejoindre.  

L’Ukraine a de son côté dit craindre une invasion russe et appelé les Occidentaux à l’aide.

L’Union européenne a dit lundi redouter un incident avec le déploiement de 150 000 militaires russes, « le plus massif jamais enregistré » à la frontière avec l’Ukraine.

« C’est préoccupant. On n’est pas à l’abri d’un incident », a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. « Ce renforcement militaire doit cesser et nous demandons à la Russie la désescalade », a-t-il insisté.

Un militaire a été mortellement blessé et un autre a été hospitalisé après avoir été touché dimanche par des éclats lors de tirs de lance-grenades séparatistes sur des positions ukrainiennes, a encore indiqué lundi l’armée ukrainienne dans un communiqué.  

Ces nouveaux incidents surviennent à l’approche de négociations de paix prévues en ligne lundi soir entre des conseillers des chefs d’État ukrainien, russe, allemand et français.  

L’Ukraine a fait état d’une trentaine de militaires tués sur le front cette année contre 50 pour l’ensemble de l’année 2020. Les séparatistes ont annoncé, eux, qu’une vingtaine de leurs combattants avaient été tués depuis janvier.

La guerre dans le Donbass a fait plus de 13 000 morts et près de 1,5 million de personnes déplacées depuis son déclenchement il y a sept ans, dans la foulée de l’annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée.