(Londres) Le gouvernement britannique a interdit l’entrée au Royaume-Uni des voyageurs en provenance d’Inde, en raison d’une aggravation de la pandémie dans ce pays, n’autorisant l’accès qu’aux résidents britanniques, qui devront payer de leur poche une quarantaine à l’hôtel.

Le ministre de la Santé, Matt Hancock, a précisé à la Chambre des communes que 103 cas du variant indien avaient été identifiés au Royaume-Uni, « dont la grande majorité ont des liens avec les voyages internationaux et ont été détectés par nos tests à la frontière. »

Il a expliqué que les échantillons avaient été analysés pour voir si ce nouveau variant avait des « caractéristiques préoccupantes », comme une résistance aux vaccins.  

« Après avoir étudié les données, et par précaution, nous avons pris la décision difficile, mais vitale de placer l’Inde sur liste rouge. », à partir de vendredi matin, a-t-il déclaré devant les députés. Cette décision oblige tout résident britannique et irlandais entrant dans le pays à observer une quarantaine de dix jours dans un hôtel à ses frais.

En raison de la situation en Inde, le premier ministre Boris Johnson a annulé un voyage prévu fin avril dans ce pays, son premier déplacement majeur à l’étranger depuis son arrivée au pouvoir, ont annoncé lundi ses services.

« Au vu de la situation actuelle en termes de coronavirus, le premier ministre Boris Johnson ne pourra pas se rendre en Inde la semaine prochaine », a indiqué Downing Street dans un communiqué.

Le dirigeant conservateur s’entretiendra à la place avec son homologue indien Narendra Modi « plus tard ce mois-ci » au sujet de leurs « ambitieux projets pour un futur partenariat entre le Royaume-Uni et l’Inde ».  Selon la même source, « ils sont impatients de pouvoir se rencontrer en personne plus tard cette année ».

Flambée de cas

Boris Johnson devait initialement se rendre en Inde courant janvier pour sa première visite bilatérale majeure à l’étranger depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2019, mais le déplacement avait déjà été repoussé en raison de l’aggravation de la pandémie de COVID-19 au Royaume-Uni, actuellement en train de sortir du confinement.  

Cette visite, censée intervenir peu après la sortie du Royaume-Uni de l’union douanière et du marché unique européens, devait permettre de « renforcer le partenariat » commercial et climatique avec l’Inde.

Boris Johnson a convié l’Inde à participer, de même que l’Australie et la Corée du Sud, au Sommet du G7, club des pays riches dont le Royaume-Uni assurera la présidence en 2021. Le Royaume-Uni accueillera également cette année à Glasgow (Écosse) la COP26, grande conférence de l’ONU sur le climat.

L’Inde a recensé lundi un nouveau record de nouvelles contaminations : 273 810 cas sur 24 heures. C’est le cinquième jour d’affilée que le pays franchit la barre des 200 000 nouveaux cas.

Dans la capitale New Delhi, ville la plus touchée dans ce pays qui compte 1,3 milliard de personnes, les autorités ont décidé d’imposer à partir de lundi soir aux vingt millions d’habitants un confinement d’une semaine pour contenir la flambée de cas de COVID-19 et réduire la pression sur les hôpitaux.