(Paris) Tous les Français de 55 ans et plus seront éligibles à la vaccination à partir de lundi avec l’AstraZeneca ou bientôt le vaccin de Johnson & Johnson, a annoncé le ministre français de la Santé Olivier Véran au Journal du dimanche.

Pour accélérer la vaccination, l’intervalle d’injection pour la 2e dose sera allongé pour le Pfizer-BioNTech et le Moderna, actuellement réservés aux plus de 70 ans ou aux personnes présentant des comorbidités, a également annoncé le ministre.

« Dès demain, tous les Français de plus de 55  ans, sans condition, pourront recevoir » l’AstraZeneca, a dit Olivier Véran.

Ils pourront également recevoir celui de Johnson & Johnson, livré en France à compter de lundi et proposé, « par cohérence et souci d’efficacité, à tous les plus de 55  ans, sans condition ».

Depuis le 19 mars, la France réserve aux plus de 55 ans le vaccin du laboratoire anglo-suédois AstraZeneca, après des cas rares mais graves de troubles de la coagulation uniquement observés sur des patients moins âgés. Mais les candidats devaient avoir des facteurs de comorbidité (autres problèmes de santé augmentant le risque de mort) pour prétendre à la vaccination.

Le vaccin fabriqué par Janssen-Cilag (groupe Johnson & Johnson) est quant à lui autorisé par la France depuis le 12 mars. Le ministre a déclaré que la première livraison serait de « 200 000 doses », « avec une semaine d’avance ».

« On élargit la vaccination », s’est félicité M. Véran.

Citant les deux autres vaccins autorisés en France, le ministre a rappelé « l’annonce de l’extension de la campagne vaccinale par Pfizer et Moderna à tous les plus de 60  ans à compter du 16 avril ».

La campagne de vaccination contre la COVID-19 a d’abord visé les personnes les plus fragiles, âgées de plus de 75 ans ou concernées par des facteurs de comorbidité.

Concernant les vaccins à ARN messager de Pfizer-BioNTech et Moderna, à compter du 14  avril, « pour toutes les premières injections, nous proposerons un rappel à 42 jours au lieu de 28 actuellement. Ça va nous permettre de vacciner plus vite sans voir se réduire la protection », a ajouté le ministre.

Autotests

Le taux de couverture vaccinale avec deux doses approche les 75 % chez les résidents des maisons de retraite, mais est de seulement 35 % chez les 75-79 ans en ville, 9 % chez les 70-74 ans, 4 % chez les 65-69 ans.

Par ailleurs, un arrêté paru dimanche autorise la vente en pharmacie d’autotests de dépistage de la COVID-19 sur prélèvement nasal, pour les personnes asymptomatiques de plus de 15 ans.

Ces tests ne requérant pas la présence de professionnels de santé « vont être rapidement mis à disposition dans les établissements scolaires », a précisé M. Véran, disant envisager d’« aller jusqu’à deux tests par semaine par élève et par enseignant ».

Les Français sont censés rester chez eux pendant deux semaines de vacances scolaires qui ont commencé vendredi soir : pas de voyages entre régions et couvre-feu à 19 h pour tout le monde, dans l’espoir de freiner l’épidémie. Des contrôles sont en place pour vérifier la légitimité des déplacements.

La situation est redevenue très tendue à l’hôpital, conséquence d’une épidémie hors de contrôle en mars, poussée par le variant anglais, plus contagieux, du coronavirus.

Dimanche, au premier week-end des vacances de Pâques confinées, 5838 patients atteints par le virus étaient soignés dans les services de réanimation, un chiffre toujours en hausse, sur une capacité actuelle portée à 8000 lits de réanimation toutes pathologies confondues.

Le bilan des morts continue de grossir, à près de 99 000 depuis le début de l’épidémie. La France devrait atteindre dans la semaine à venir les 100 000 morts, un nombre déjà dépassé en Italie ou au Royaume-Uni.