(Kiev) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mardi à tenir un sommet avec la France, la Russie et l’Allemagne pour apaiser une flambée de violence avec les séparatistes prorusses dans l’Est.  

Une récente recrudescence des combats dans cette zone a porté un coup au cessez-le-feu, en place depuis juillet et qui avait laissé espérer une solution dans cette guerre qui avait éclaté après l’arrivée au pouvoir en 2014 des pro-occidentaux à Kiev, suivie de l’annexion de la Crimée par la Russie.  

Le sommet dit « Normandie » réunit les présidents ukrainien, russe, français et la chancelière allemande pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, la Russie étant largement considérée comme le soutien des séparatistes.  

« La rencontre de Normandie se prépare. Elle doit avoir lieu », a déclaré M. Zelensky.  

Le précédent sommet de format Normandie à Paris en décembre 2019 avait permis de timides avancées, mais le processus de paix s’est ensuite à nouveau retrouvé dans l’impasse.  

Si un nouveau sommet ne se concrétise pas, M. Zelensky s’est déclaré prêt à rencontrer « chacun des leaders » séparément.

Une telle rencontre représenterait les premières négociations sur la guerre entre M. Zelensky et M. Poutine sans médiation franco-allemande depuis l’élection du dirigeant ukrainien à la présidence en 2019.

Selon des observateurs, la dernière escalade sur le front pourrait être une réponse aux sanctions de Kiev introduites en février contre le député ukrainien Viktor Medvedtchouk, très proche du président russe.

« Nous comprenons qu’il y a des conséquences. Nous comprenons que le nombre de provocations armées sur le front a augmenté », a dit M. Zelensky mardi.  

En 2020, les belligérants étaient parvenus à se mettre d’accord sur une nouvelle trêve qui avait été plus ou moins respectée depuis juillet, soit sur la période la plus longue depuis le début de la guerre.  

L’an dernier, l’Ukraine a ainsi fait état de 50 soldats tués dans ses rangs contre 100 en 2019, mais depuis le début de l’année, la tension a recommencé à monter.

Depuis la mi-février, huit militaires ukrainiens ont été tués sur la ligne de front. Les séparatistes ont annoncé la mort de trois combattants vendredi.

Kiev a mis en cause Moscou et les séparatistes, le Kremlin a rejeté la responsabilité sur l’Ukraine se déclarant jeudi « profondément préoccupé par des tensions croissantes ».