(Varsovie) Un haut responsable d’un institut de recherche polonais chargé d’enquêter sur les crimes nazis et ceux commis pendant l’époque communiste a démissionné lundi après la publication de photos où on le voit faire le salut nazi en public il y a quelques années.

Tomasz Greniuch avait été nommé début février directeur de la section de Wroclaw, dans le sud du pays, de l’Institut pour la mémoire nationale (IPN).

Peu après, des photos ont commencé à circuler de M. Greniuch faisant le salut nazi dans des rassemblements d’extrême-droite plusieurs années auparavant.

Le directeur de l’IPN Jaroslaw Szarek a annoncé dans un communiqué qu’il n’était plus possible pour M. Greniuch « de continuer à assumer ses fonctions » et qu’il avait accepté sa démission.

L’IPN avait été mis en place en 1999 pour enquêter et poursuivre les crimes commis sous le nazisme et le communisme en Pologne.

La nomination de M. Greniuch avait suscité immédiatement des critiques en Pologne et au niveau international.

L’ambassade israélienne avait ainsi estimé sur Twitter « qu’en Pologne, pays qui a tant souffert de l’occupation nazie, il ne devrait pas y avoir de place pour l’utilisation de symboles nazis ».

Mais dans un premier temps, l’institut avait défendu cette nomination, M. Szarek estimant que Greniuch avait « présenté des excuses » et qu’il s’agissait d’une erreur de jeunesse.

Le gouvernement polonais nationaliste a été accusé par le passé de politiser le travail de l’institut, refusant notamment de commémorer la mémoire de personnalités de l’ère communiste qui avaient combattu le nazisme.

Début février, la justice polonaise a ordonné à deux historiens renommés de publier des excuses en raison d’« inexactitudes » dans leur livre sur l’Holocauste, à l’issue d’un procès en diffamation qui a suscité un vif débat sur la liberté de la recherche scientifique dans le pays.

Les professeurs Barbara Engelking, présidente du Conseil international d’Auschwitz, et Jan Grabowski de l’Université d’Ottawa, sont co-auteurs d’un ouvrage intitulé « Plus loin, c’est encore la nuit », qui fait état de nombreux cas de complicité de Polonais dans le génocide juif pendant la Seconde Guerre mondiale.