(Paris) Une association de victimes travaillant sur la lutte contre la pédocriminalité dans l’Église propose la création d’un « pavillon mémorial pour les victimes d’abus sexuels perpétrés dans l’Église » qui pourrait être installé à Lourdes, a affirmé l’un de ses membres lundi.

Ce pavillon mémorial serait d’abord un « témoignage monumental » — une sculpture monumentale par exemple —, « signe de la reconnaissance de la souffrance des victimes » et pourrait être installé en périphérie du sanctuaire de Lourdes, selon le projet présenté à l’AFP par Olivier Savignac, membre du collectif de victimes « Foi et Résilience ».

Il s’agit d’une proposition élaborée dans le cadre des échanges qui ont lieu depuis plus de deux ans entre ce collectif et la Conférence des évêques (CEF), au sein d’un groupe de travail sur les questions de mémoire, a précisé Olivier Savignac. Lors de ces travaux, plusieurs réflexions ont émergé, dont celles de « rendre visible la souffrance des victimes ».

« Unique en son genre », ce pavillon aurait une dimension muséographique — avec des « récits de vie », déclinés sur différents « supports » (« audio, vidéo et écrit ») — comprendrait un centre de formation (pour religieux, religieuses, séminaristes, laïcs dans l’Église), un lieu de ressources à destination des chercheurs et scientifiques, ou encore un lieu de conférences.

Il s’agira, entre autres, de « parvenir à un équilibre entre l’analyse historique des faits et la mémoire des souffrances vécues », selon ce projet.

« Lourdes demeure pour l’Église catholique et la société mondiale l’épicentre des pèlerinages mondiaux de croyants et de personnes malades. Le sanctuaire serait un lieu incontournable pour accueillir un tel projet à la mémoire des victimes vivantes et des victimes décédées », plaide le projet.

Interrogée, la Conférence des évêques de France (CEF) a affirmé que « rien n’est acté sur le sujet » à ce stade.

Fin mars les évêques entendent se prononcer sur un éventuel dispositif de « reconnaissance de la souffrance vécue » par les victimes, qui pourrait comprendre plusieurs aspects, dont un aspect mémoriel.

Au préalable, l’épiscopat se réunit à huis clos jusqu’à mercredi pour aborder la pédocriminalité et la notion de la « responsabilité » de l’Église.