(Barcelone) La police espagnole a annoncé avoir arrêté 16 personnes dans la nuit de jeudi à vendredi à Barcelone et à Valence après une troisième soirée consécutive d’affrontements faisant suite à l’incarcération d’un rappeur controversé.

À Barcelone, huit personnes ont été interpellées pour « actes de vandalisme et affrontements », selon la police régionale, qui avait déjà arrêté 51 personnes dans l’ensemble de la Catalogne lors des deux précédentes nuits.

Les manifestants ont lancé des projectiles sur la police, construit des barricades avec des poubelles et du mobilier urbain qu’ils ont incendié et s’en sont pris aux bureaux d’un quotidien local.

PHOTO FELIPE DANA, ASSOCIATED PRESS

Des manifestants ont fracassé les fenêtres d'une banque de Barcelone.

Six personnes ont été blessées, selon les services de secours.

À Valence, la manifestation de soutien à ce rappeur, Pablo Hasel, a également dégénéré en heurts avec les policiers, qui ont chargé les protestataires et tiré des balles en caoutchouc.

Selon la police, huit personnes ont été interpellées et 10 agents blessés. Les services de secours n’ont pas précisé si des manifestants avaient été blessés.

Les affrontements ont débuté mardi soir en Catalogne, quelques heures après l’incarcération de Pablo Hasel, condamné à neuf mois de prison pour des tweets dans lesquels il insultait la monarchie et la police, ainsi que pour apologie du terrorisme.

La mobilisation s’est ensuite étendue le lendemain à d’autres villes comme Grenade ou Madrid, où une nouvelle manifestation est prévue samedi soir.

Une grève et une manifestation étudiante sont prévues vendredi en Catalogne, région d’origine du chanteur, où la mobilisation est la plus forte.

Au total, près d’une centaine de personnes ont été arrêtées depuis mardi et de nombreuses autres blessées, dont une jeune fille qui a perdu un œil à Barcelone, probablement après un tir de balle en caoutchouc de la police.

L’affaire provoque de vives tensions au sein du gouvernement espagnol, entre le parti socialiste du Premie rministre Pedro Sánchez et son allié de gauche radicale Podemos, qui a critiqué l’emprisonnement de Hasel et soutenu les manifestations.