(Londres) Le gouvernement britannique a appelé jeudi les réseaux sociaux à la responsabilité pour lutter contre la désinformation qui entoure les vaccins contre la COVID-19, s’inquiétant de la méfiance au sein des minorités au sujet de la campagne de vaccination massive en cours.

Le ministre chargé des vaccins, Nadhim Zahawi, a déclaré jeudi à la Chambre des communes que le gouvernement disposait d’une « unité (chargée de lutter contre) la désinformation COVID-19 » établie en mars et travaillant avec les plateformes numériques pour identifier et supprimer les fausses informations.

Mon message à eux tous, que ce soit Twitter ou Facebook ou autre : “Vous devez être responsables et jouer votre rôle dans l’élimination de cette désinformation dès que nous vous la signalons” »,

Le ministre chargé des vaccins, Nadhim Zahawi, s'exprimant à la Chambre des communes

PHOTO PARLEMENT BRITANNIQUE, VIA AGENCE FRANCE-PRESSE

Le ministre chargé des vaccins, Nadhim Zahawi, a déclaré jeudi à la Chambre des communes que le gouvernement disposait d’une « unité (chargée de lutter contre) la désinformation COVID-19 » établie en mars et travaillant avec les plateformes numériques pour identifier et supprimer les fausses informations.

S’exprimant plus tôt devant le conseil municipal de Londres, où plus de 1,1 million de personnes ont été vaccinées, M. Zahawi a rappelé les résultats d’une étude du Bureau pour les statistiques nationales (ONS) selon laquelle 85 % des adultes acceptent d’être vaccinés.

C’est fantastique, mais les 15 % restants concernent fortement les communautés noire, asiatique et issues des minorités et en particulier la communauté noire et afro-caribéenne, ce qui me préoccupe.

Le ministre chargé des vaccins, Nadhim Zahawi

Le mois dernier, un rapport du comité scientifique conseillant le gouvernement a révélé une méfiance plus forte parmi les minorités qu’au sein de la population blanche.

Selon ce rapport, 72 % des noirs étaient réticents à l’idée de se faire vacciner, suivis des personnes originaires du Pakistan ou du Bangladesh (42 %).

Certains des quelque 2,8 millions de musulmans au Royaume-Uni craignent que les vaccins contiennent de la gélatine porcine ou de l’alcool, proscrits par l’islam.  

Pour démonter les idées fausses liées aux vaccins, le service public de santé a diffusé des vidéos dans différentes langues et installé des centres de vaccination dans des mosquées. Plus de 10 millions de personnes ont déjà été vaccinées au Royaume-Uni, où le virus a fait plus de 109 000 morts.

Le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, et le conservateur Nadhim Zahawi ont surmonté leurs divergences politiques pour encourager la vaccination, dans une tribune parue le week-end dernier dans le journal The Observer.

« En Angleterre les personnes noires sont deux fois plus susceptibles de mourir de ce virus que les personnes blanches, selon le Bureau national des statistiques. Il en va de même pour les Sud-Asiatiques », ont-ils écrit, expliquant s’appuyer sur les responsables religieux et associatifs pour faire vacciner le plus de gens possible.

Des responsables politiques noirs de tous bords politiques ont récemment participé à une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux pour appeler les gens à se faire vacciner.