(Varsovie) Un hommage a été rendu mercredi aux plus de 200 000 enfants assassinés par les nazis au camp d’Auschwitz, au cours de cérémonies en ligne marquant le 76e anniversaire de la libération de ce camp de concentration nazi.

Des survivants ont lancé une mise en garde contre les dangers représentés aujourd’hui par la résurgence du racisme, de l’antisémitisme et de la négation de l’Holocauste.

« Ne nous laissez pas tomber », a déclaré Anita Lasker-Wallfisch, une survivante d’Auschwitz âgée de 95 ans, dans un appel aux jeunes à l’occasion de la journée internationale du souvenir de l’Holocauste.

« Ne permettez pas que la mémoire soit déformée et empoisonnée par la résurgence hideuse de la xénophobie et de l’antisémitisme », a-t-elle ajouté.

« En niant ces victimes et en nous empoisonnant nous-mêmes avec la haine, nous tuons ces victimes une deuxième fois », a-t-elle souligné au cours des commémorations qui ont eu lieu pour la première fois en ligne à cause de l’épidémie de COVID-19.

Construisez des ponts, parlez-vous les uns aux autres, célébrez vos différences, car en réalité nous avons beaucoup plus en commun que ce qui nous sépare.

Anita Lasker-Wallfisch, une survivante d’Auschwitz

Au total, l’Allemagne nazie a déporté 232 000 enfants à Auschwitz, dont 216 000 juifs, 11 000 Roms et 3000 Polonais, selon le musée d’Auschwitz-Birkenau. Les autres étaient notamment originaires de Russie et d’Ukraine.

Seuls 700 étaient encore vivants lorsque l’armée soviétique a libéré le camp le 27 janvier 1945.

Le camp d’Auschwitz-Birkenau, situé dans le sud-est de la Pologne alors occupée par les nazis, a fonctionné entre juin 1940 et janvier 1945. Quelque 1,1 million de personnes, dont une immense majorité de juifs, y ont péri, exterminées dans des chambres à gaz ou mortes de famine et d’épuisement.

Zdzislawa Wlodarczyk, 88 ans, qui se trouvait parmi les quelques centaines d’enfants encore vivants lorsque l’Armée rouge est arrivée à Auschwitz, a déclaré que les enfants qui y étaient nés étaient mis à mort.

« Des enfants sont nés dans le camp, mais ils n’étaient pas autorisés à vivre, ils étaient tués sur place », a ajouté cette survivante.

« Ils n’avaient pas de nom et ils n’avaient même pas de numéro. Combien parmi ces enfants sont morts ? Pourquoi ? Étions-nous des ennemis du Troisième Reich ? », a-t-elle poursuivi.