(Athènes) L’Agence grecque des médicaments a donné son feu vert lundi pour la prescription de la colchicine pour traiter la COVID-19 après une étude canadienne sur les résultats positifs de cet anti-inflammatoire.

La commission des experts du ministère grec de la Santé a décidé « d’intégrer au protocole du traitement de la COVID-19, la délivrance de la colchicine par voie orale à la suite des résultats d’une étude récente canadienne qui ont montré le résultat important de ce médicament contre le coronavirus », selon un communiqué de l’EOF, l’agence grecque des médicaments.

La colchicine sera délivrée « seulement sur ordonnance », souligne l’EOF.

L’Institut de Cardiologie de Montréal avait annoncé vendredi qu’une vaste étude clinique montrait que la colchicine, un anti-inflammatoire, était efficace pour traiter la COVID-19 et réduire les risques de complications liées à la maladie.  

Toutefois, les résultats de l’étude canadienne n’ont pas encore été publiés dans une revue scientifique et les scientifiques n’ont donc pas pu juger de la véracité des affirmations des Canadiens.

Selon l’ICM, les résultats positifs de l’étude COLCORONA constituent une « découverte scientifique majeure », qui fait de la colchicine — un puissant anti-inflammatoire utilisé pour le traitement de la goutte — « le premier médicament oral au monde qui pourrait traiter les patients ».

Les résultats de l’étude ont « démontré que la colchicine a réduit de 21 % le risque de décès ou d’hospitalisation chez les patients atteints de COVID-19 comparativement au placebo », souligne l’ICM.

Délivrée jusqu’ici pour des problèmes cardiologiques ou d’arthrose urique en Grèce, « la colchicine sera désormais prescrite uniquement pour le traitement à domicile des malades âgés de plus de 60 ans souffrant du coronavirus » a indiqué à l’AFP Charilaos Samaras, épidémiologiste, directeur de la clinique COVID-19 à l’hôpital de Voula, près d’Athènes.

Ce médicament pourrait aussi être prescrit à d’autres patients infectés par le coronavirus et souffrant de problèmes respiratoires ou cardiologiques, selon Charilaos Samaras.  

L’étude de l’ICM, menée au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Amérique du Sud et en Afrique du Sud, a porté sur 4488 patients.  

Des médecins grecs ont également participé à cette étude, selon Charilaos Samaras.