(Paris) À la faveur d’une amélioration sur le front de l’épidémie de COVID-19, le gouvernement français s’est réuni mercredi pour préparer un desserrement prudent et progressif du deuxième confinement d’ici Noël.

La France est encore « loin du déconfinement », a averti le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. « Nous ne sommes pas du tout au déconfinement, on en est même loin. On parle d’une adaptation éventuelle du confinement à partir du 1er décembre si la situation sanitaire nous le permet », a-t-il dit, à l’issue d’un nouveau conseil de Défense et d’un conseil des ministres.

Appelant à « ne pas donner le sentiment que la crise est derrière nous », il a souligné que « nous sommes encore très loin d’avoir gagné la guerre face au virus », et que « nous devons vivre avec les contraintes nécessaires à sa maîtrise pendant encore un certain temps ».  

Principal questionnement : comment desserrer l’étau sans relancer la circulation du virus et être contraint à un troisième confinement ?

Même si la barre des deux millions de cas depuis mars a été dépassée, « l’épidémie ralentit », a indiqué mardi soir le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, tout en notant que la « pression hospitalière reste très forte », avec 33 170 patients hospitalisés.  

Parmi ces malades, plus de 4800 se trouvaient en réanimation mardi et le rythme quotidien des morts à l’hôpital ne faiblit pas non plus, avec 437 nouveaux décès enregistrés en 24 heures.

Le président français Emmanuel Macron devrait s’exprimer en milieu de semaine prochaine pour annoncer les étapes d’un « déconfinement progressif », selon une source proche de l’exécutif. L’idée est d’« éviter le stop and go », a expliqué le premier ministre Jean Castex.

Les salles de sport devraient rouvrir aux mineurs dès le 1er décembre tout comme les lieux de culte, avec des restrictions sanitaires accrues.

La question de la réouverture des commerces dits « non essentiels », notamment les librairies ou magasins de jouets, n’est pas encore tranchée. Cantonnés à des ventes en ligne et sur rendez-vous, ils réclament une reprise dès le 27 novembre, jour des soldes du « Black Friday ».

La situation est encore plus difficile pour les bars et les restaurants. Pour eux, le porte-parole du gouvernement a seulement promis « des perspectives au début du mois de décembre », et ils craignent de rester fermés jusqu’en 2021. Une catastrophe pour ces établissements mais aussi pour leurs filières d’approvisionnement comme celle de la volaille.

Autres questions : faut-il maintenir la limite d’une heure et d’un kilomètre pour les promenades ? Et à Noël, les déplacements pour se retrouver en famille seront-ils autorisés ? Le gouvernement français doit encore trancher, même si la SNCF, l’opérateur ferroviaire national, se dit « prête » pour les vacances scolaires.

Au-delà du déconfinement, le gouvernement va devoir répondre au défi d’améliorer la stratégie de dépistage et d’isolement des personnes contaminées, grâce au déploiement des tests antigéniques, après l’échec du triptyque « tester, tracer, isoler ». L’exécutif va aussi devoir mettre en place une campagne massive de vaccination.

En attendant, la santé mentale des Français inquiète les autorités. Selon Santé Publique France, les états dépressifs ont augmenté avec le double de personnes touchées début novembre par rapport à la fin septembre (21 % contre 10 %) et ils concernent en particulier les personnes appauvries, les jeunes et les inactifs.