(Paris) Le président français Emmanuel Macron a demandé à son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de se rendre à Tunis cette semaine pour discuter de la lutte contre le terrorisme, après l’attaque meurtrière jeudi à Nice (sud de la France) dont l’auteur présumé est un Tunisien de 21 ans.

« Le président a demandé au ministre de l’Intérieur de se rendre en Tunisie (cette semaine) pour une rencontre avec son homologue », a indiqué la présidence française dimanche.

La décision a été annoncée après un entretien téléphonique, samedi, entre le président français et son homologue tunisien Kais Saied, qui « a exprimé sa solidarité avec la France après les actes terroristes », a précisé la présidence.

Les deux dirigeants « sont convenus de renforcer la coopération » franco-tunisienne « en matière de lutte contre le terrorisme ». Ils ont notamment « abordé la question sensible du retour des Tunisiens avec obligation de quitter le territoire français (OQTF), en priorité ceux fichés S » (par les services de renseignements), a ajouté l’Élysée.

Samedi soir, la présidence tunisienne avait indiqué que MM. Macron et Saied avaient également discuté de « la question de la migration clandestine et des solutions à trouver ensemble pour faire face à ce phénomène, qui s’aggrave ».

L’auteur présumé de l’attaque ayant fait trois morts dans la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption à Nice, Brahim Issaoui, est un Tunisien de 21 ans arrivé clandestinement en Europe par l’île italienne de Lampedusa le 20 septembre. Il a rejoint la France la veille de l’attaque, selon une source proche de l’enquête.

PHOTO ERIC GAILLARD, REUTERS

À Nice, dimanche, de nombreux fidèles ont assisté aux différentes messes de la Toussaint dans des églises surveillées par des militaires, mitraillette en bandoulière.

Le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi a appelé samedi ses ministres de l’Intérieur et de la Justice à coopérer pleinement avec les autorités françaises dans l’enquête.

Après un pic des départs de Tunisie en 2011, suivi d’une forte chute, les tentatives d’émigration illégale augmentent à nouveau depuis 2017, le pays étant secoué par l’instabilité politique et durement frappé par la pandémie de nouveau coronavirus qui a entraîné une flambée du chômage.