(Rome) De nouveaux affrontements ont opposé samedi à Rome la police à des manifestants protestant contre les restrictions imposées pour contrer une hausse alarmante des contaminations à la COVID-19, après déjà des incidents similaires la veille à Florence.

Des manifestations pour les mêmes motifs, émaillées de violences et de dégradations, se sont déjà tenues en début de semaine à Rome, Naples Milan et Turin.

En début de soirée samedi, un rassemblement au Campo dei Fiori, célèbre place de Rome, a dégénéré lorsque certains des centaines de manifestants présents ont lancé des bouteilles et des pétards sur la police, qui les a dispersés en tenues antiémeute.

Un second rassemblement à Rome a fini de la même manière.

Vendredi soir, la situation avait déjà dégénéré à Florence, où une vingtaine de personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation non autorisée d’environ 200 personnes. Certains manifestants ont lancé des cocktails Molotov, des bouteilles et des pierres sur la police, ont renversé des poubelles et cassé des caméras de surveillance.

« Nous avons vécu une nuit surréaliste, terrible et douloureuse à Florence », a écrit samedi matin le maire de Florence, Dario Nardella, sur sa page Facebook. « Ce n’est pas ainsi qu’on exprime ses griefs, ce n’est pas ainsi que l’on fait entendre sa souffrance. Ce n’est que de la violence pour la violence, gratuite ».

Selon le secrétaire général du syndicat de police de Florence, Riccardo Ficozzi, les fauteurs de trouble sont des « délinquants » qui ne représentent pas ceux qui voulaient manifester légalement.

Ces débordements à Florence, mais également dans d’autres villes italiennes, sont le fait d’« extrémistes violents qui tentent […] d’exploiter le malaise social et économique en ces moments difficiles », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, au journal Il Foglio.

Selon lui, il s’agit notamment de jeunes avec un passé criminel, de hooligans et de militants d’extrême droite qui « cherchent à tirer profit des manifestations légitimes ».

A Bologne (nord-est), à 80 km de là, quelques centaines de personnes ont également manifesté vendredi soir, majoritairement de jeunes hommes dont des hooligans, certains faisant le salut fasciste, a rapporté le quotidien La Repubblica.

Des images vidéos montrent le journaliste vidéo du journal vivement pris à parti et chassé.

« Journaliste, terroriste ! », criait la foule.

L’Italie a enregistré 31 758 nouveaux cas de coronavirus samedi, un nouveau record.

Le gouvernement a imposé ces derniers jours ce que les médias qualifient de « semi-confinement » : un couvre-feu dans plusieurs grandes régions, la fermeture des bars et des restaurants à 18 h, ainsi que celle des salles de sport, de cinéma et de concert.

Des mesures douloureuses pour un pays qui doit connaître cette année sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale, mais indispensables selon le gouvernement.

Ce dernier, selon les médias italiens, envisage un confinement des grandes villes du pays, à commencer par Milan et Naples, pour essayer de freiner les contaminations.

Le premier ministre Giuseppe Conte pourrait annoncer ces nouvelles mesures lundi, toujours selon les médias, qui évoquent également une interdiction de déplacement entre les différentes régions et la fermeture de commerces dans les « zones rouges » urbaines.

« Nous nous réunissons avec des experts et réfléchissons à intervenir à nouveau », a déclaré M. Conte à Il Foglio.

Le gouvernement a annoncé une aide de 5 milliards d’euros pour les professions les plus touchées, dont les restaurateurs, chauffeurs de taxi, et salles de spectacles.

Samedi matin, le président de la Campagnie (sud) a signé un nouveau décret fermant les écoles jusqu’au 14 novembre.