(Bruxelles) Le négociateur européen sur le Brexit, Michel Barnier, a laissé entendre mardi que la conclusion d’un accord commercial avec le Royaume-Uni pourrait encore prendre des « semaines », à deux jours de la date butoir fixée par Londres pour trouver un compromis.

« L’UE continuera à œuvrer pour un accord équitable dans les jours et les semaines à venir », a-t-il dit sur Twitter à l’issue d’une rencontre avec les ministres des Affaires européennes de l’UE à Luxembourg.

Le premier ministre britannique Boris Johnson a fixé le 15 octobre – premier jour d’un sommet européen à Bruxelles – comme date butoir pour décider ou non de poursuivre les discussions. Les Européens se sont eux toujours donné jusqu’à la fin du mois.

Lors de sa rencontre avec les ministres, M. Barnier dit avoir reçu « confirmation d’une forte unité de l’UE » avant le sommet de jeudi et vendredi, en partie consacré à cette question.  

Le Français a de nouveau souligné lors de la réunion l’importance de maintenir des règles de concurrence équitable avec le Royaume-Uni, de trouver un bon compromis sur la pêche et de conclure un accord solide en matière de gouvernance de l’accord.

Ces trois priorités de l’UE constituent aussi les principaux points de blocage dans les discussions, débutées en mars dernier entre Londres et Bruxelles.

« Les négociations sont constructives, mais encore à faire », a expliqué en substance M. Barnier aux États membres, selon une source européenne.

De sources concordantes, il a aussi appelé à la confiance, à la transparence et à l’unité entre les 27 jusqu’à la fin des pourparlers.

« Nous sommes franchement à un stade très critique des négociations et nous sommes sous une extrême pression. Le temps presse », a souligné Michael Roth, ministre adjoint allemand chargé des Affaires européennes, appelant le Royaume-Uni à faire « des progrès substantiels » sur les trois sujets de blocage.

Le Français Clément Beaune a lui voulu « rappeler la nécessité d’une position très unie des 27 », mais aussi « très ferme » sur ses priorités, en particulier la pêche, un sujet politiquement très sensible pour Paris et une poignée d’autres États membres (Belgique, Pays-Bas, Irlande, Danemark).

Depuis que le Royaume-Uni a officiellement quitté l’UE le 31 janvier, les pourparlers entre Londres et Bruxelles pour conclure un accord de libre-échange, qui entrerait en vigueur à la fin de la période de transition s’achevant à la fin de l’année, patinent, laissant planer le risque d’un « no deal » potentiellement dévastateur pour l’économie.

Les négociations ont repris lundi à Bruxelles de manière « intensive », selon l’UE, après une semaine à Londres.