(Bruxelles) L’Union européenne ne reconnaît pas Alexandre Loukachenko en tant que président de la Biélorussie et se prépare a imposer d’importantes sanctions aux responsables du régime dans ce pays, a annoncé mardi le chef de la diplomatie européenne.

« Nous considérons que les élections du 9 août sont frauduleuses et nous ne reconnaissons pas Loukachenko comme étant le président légitime du Biélorussie », a déclaré l’Espagnol Josep Borrell au cours d’un débat au Parlement européen réuni en session plénière à Bruxelles.

« Nous sommes en train d’adopter des sanctions pour un nombre important de responsables de violences, de répressions et de falsifications des résultats des élections », a-t-il ajouté.

« Ces sanctions devraient être adoptées avant le Conseil européen organisé les 24 et 25 septembre à Bruxelles si nous voulons conserver la crédibilité européenne », a-t-il précisé. La décision devrait être prise au cours de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE lundi prochain à Bruxelles.  

« Nous souhaitons une solution qui permettra de sanctionner la Turquie et la Biélorussie au même rythme », a-t-il souligné.

L’UE procède également à un examen de ses relations avec la Biélorussie pour « identifier les domaines dans lesquels les contacts devraient être suspendus ou revus, ceux dans lesquels elle a intérêt à engager, voire à intensifier, les contacts et à soutenir le peuple et la société civile biélorusses et les domaines dans lesquels elle peut apporter une aide supplémentaire s’il y a une évolution vers un nouvelle Biélorussie démocratique », a ajouté l’Espagnol.

Josep Borrell a dénoncé la poursuite des répressions en Biélorussie où « plus de 7500 manifestants pacifiques ont été arrêtés et 500 cas de torture ont été enregistrés et documentés ».  

« Si la situation continue à se détériorer, des sanctions supplémentaires seront envisagées […] Nous appelons les autorités de la Biélorussie à trouver une issue à la crise en mettant fin à la violence et aux détentions illégales et en instaurant un dialogue national inclusif » et l’UE est prête à « soutenir toute initiative crédible » en ce sens, a précisé le chef de la diplomatie européenne.

« De nouvelles élections sous la supervision de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, NDLR) seraient la meilleure solution, mais, jusqu’à présent, il nous a été impossible d’entrer en contact avec les autorités biélorusses à quelque niveau que ce soit », a-t-il déploré.

« La détermination de Loukachenko à rester au pouvoir avec le soutien apparemment croissant de Moscou rend tout cela difficile », a conclu M. Borrell, au lendemain d’une rencontre entre le président biélorusse et son homologue russe Vladimir Poutine.