(Bayeux) La 27e édition du Prix de Bayeux-Calvados des correspondants de guerre, prévue du 5 au 11 octobre, se déroulera dans un « format un peu restreint » en raison de la COVID-19, ont annoncé jeudi les organisateurs.

« C’est vraiment une édition particulière », étant donné le contexte sanitaire, a ajouté Patrick Gomont maire de Bayeux ville co-organisatrice du Prix avec le département du Calvados et la région Normandie, dans le nord-ouest de la France.

Les reporters seront moins nombreux que les années passées, mais « on sera à plus de la moitié » des 350 à 400 journalistes qui font habituellement le déplacement, a assuré Aurélie Viel, chargée du Prix à la mairie.

La capacité du chapiteau qui accueille notamment la soirée de remise des prix du 10 octobre sera réduite à 1100/1200 contre 1550 habituellement.

La cérémonie dédiée aux reporters décédés sur le terrain aura lieu, le 8 octobre, « certainement plus avec des collègues » des victimes qu’avec des membres de leurs familles.

49 journalistes tués en zone de guerre

Une stèle de 49 noms sera dévoilée. « Ça peut paraître anormalement bas, le nombre de noms ayant déjà allègrement dépassé la centaine certaines années, mais ça reste important », a commenté M. Gomont. Un hommage sera rendu au vidéaste yéménite collaborant avec l’AFP Nabil Hasan al-Quaety. Ce père de jeunes enfants a été tué devant son domicile par des tireurs qui ont pris la fuite.

Côté compétition, 50 reportages écrits, radio ou télé ont été sélectionnés sur 350 reçus. La COVID-19 n’a pas eu d’impact sur le nombre de candidats, les reportages ayant été réalisés avant le confinement, mais devrait en avoir sur l’édition 2021, selon les organisateurs.

« La sélection traite de façon assez majoritaire de la Syrie, de l’Irak, de Hong Kong, mais aussi de l’Afghanistan, du Mali et du Yémen », selon M. Gomont.

Le président du jury, la grande plume du quotidien britannique The Guardian Ed Vulliamy, est de son côté « prêt pour une quatorzaine » à son retour au Royaume-Uni après Bayeux, selon Mme Viel.

La ville proposera « un peu moins d’expositions » qu’en 2019 en raison « à la fois du contexte sanitaire, mais aussi du contexte budgétaire », selon M. Gomont. Cinq seront prévues : « Imagine : reflections on peace » du reporter britannique Gary Knight, une rétrospective des 25 années de travail du Bosniaque Damir Sagolj, Prix Pulitzer en 2004, une autre sur le travail d’un fixeur (qui prépare les reportages en amont sur place), une exposition collective AFP sur « les mouvements de contestation dans le monde » et une cinquième sur les migrants en Libye.