(Helsinki) La Finlande, relativement épargnée par la pandémie de COVID-19, a imposé mercredi des restrictions sur les voyages en provenance de la plupart des pays de l’Union européenne, se targuant d’avoir désormais la politique aux frontières « la plus stricte » de l’UE.

Le même jour, un autre pays nordique, la Norvège, a ajouté la Grèce, la Grande-Bretagne, l’Irlande, l’Autriche et certaines régions de Suède et du Danemark sur la liste des pays où les voyages « non essentiels » sont déconseillés.

Finlande et Norvège ont contenu avec succès sur leur territoire la pandémie qui a fait plus de 780 000 morts dans le monde, mais ces deux pays observent depuis quelques semaines une légère recrudescence du nombre des cas. À tel point que le premier a inscrit le second sur sa liste rouge.  

La mesure annoncée par Helsinki, qui entrera en vigueur à compter du 24 août, ne concerne pas les personnes arrivant d’Italie, de Hongrie, de Slovaquie, d’Estonie et de Lituanie, où le taux de contamination ces 14 derniers jours a été faible.

Les voyageurs en provenance des autres pays de l’UE doivent en revanche justifier d’une raison « valable » pour se rendre en Finlande et observer une quarantaine de deux semaines à leur arrivée.

« La politique aux frontières de la Finlande est la plus stricte de l’Union européenne, car nous avons voulu préserver la situation relativement bonne (de ce pays) face au virus », a déclaré la ministre de l’Intérieur, Maria Ohisalo, en conférence de presse.  

Depuis juin, la Finlande permet aux habitants des pays ayant répertorié moins de huit nouveaux cas de COVID-19 pour 100 000 habitants au cours des deux dernières semaines de passer ses frontières sans restrictions.  

Le seuil imposé par ce pays nordique est beaucoup plus sévère que celui de la Norvège, qui place la barre à 20 nouveaux cas pour 100 000 habitants.

Si la Finlande est, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’un des pays d’Europe ayant un taux très bas de contaminations (5,3 nouveaux cas pour 100 000 ces deux dernières semaines), une légère recrudescence du nombre des cas lui fait craindre une nouvelle vague du virus.

Les restrictions aux frontières terrestres avec la Suède et la Norvège seront toutefois assouplies afin de faciliter la circulation des populations frontalières.

La Finlande envisage également d’interdire les vols en provenance de Skopje, en Macédoine du Nord, en raison du « nombre extrêmement élevé d’infections » survenues sur son sol.  

En ajoutant – à compter du 22 août – quatre pays et certaines régions sur recommandation des autorités sanitaires, la Norvège a de son côté porté à une vingtaine le nombre des destinations déconseillées dans l’UE, l’Espace économique européen (EEE) et l’espace Schengen.

Cette liste comprenait déjà la France, l’Espagne, le Portugal, la Suisse ou encore la Pologne.

Les passagers en provenance de ces pays doivent se soumettre à une quarantaine de dix jours à leur arrivée.