(Tunis) Il n’y aura plus de place pour les migrants irréguliers en Italie, a averti lundi à Tunis le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, à l’issue d’un entretien avec le président tunisien Kais Saied.

M. Di Maio a indiqué que son pays était « prêt à présenter toutes les aides nécessaires à la Tunisie » pour lutter contre l’immigration illicite.

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Le premier ministre tunisien désigné Hichem Mechichi (à droite) a accueilli le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, à l’aéroport Tunis-Carthage, lundi.

Mais « il n’est pas question de laisser en Italie ceux qui arrivent d’une façon illégale », a-t-il ajouté selon un communiqué de la présidence de la République tunisienne.

Luigi Di Maio était accompagné au cours de sa visite en Tunisie par la ministre italienne de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, le commissaire européen à l’Élargissement, Oliver Varhelyi, et la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson.

Les négociations entre l’Italie et la Tunisie se poursuivront « pour trouver des formules de coopération bilatérale », a indiqué encore le ministre italien, selon la présidence tunisienne.

La délégation italienne a exprimé son « soutien politique et économique à la Tunisie, pour renforcer les efforts nationaux […] à travers l’encouragement de l’investissement et la création des postes d’emploi surtout dans les régions de l’intérieur », a ajouté encore le communiqué.

Et le commissaire européen à l’Élargissement, Oliver Varhelyi, a annoncé sur son compte Twitter une aide de 10 millions de dollars pour soutenir la Tunisie dans la gestion de ses frontières.

De son côté, le président Saied a affirmé de nouveau que « les solutions sécuritaires ne permettent pas à elles seules de lutter contre l’immigration non organisée ».

L’arrivée de migrants en Italie a augmenté de près de 150 % au cours des 12 derniers mois, la majorité arrivant de Tunisie, a déclaré samedi Mme Lamorgese qui s’était rendue déjà fin juillet en Tunisie pour parler du problème de l’immigration clandestine.

Du 1er août 2019 au 31 juillet 2020, 21 618 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes, une augmentation de 148,7 % par rapport aux 8691 arrivées de l’année précédente, selon des données présentées par Mme Lamorgese samedi à Milan.

Quelque 41,6 % des migrants sont partis de Tunisie, où le taux de chômage a atteint 18 %, selon l’Institut national des statistiques.

Le 7 août, le chef de la diplomatie italienne a indiqué que son pays refoulerait à partir du 10 août tous les migrants tunisiens irréguliers.