(Minsk) De nouvelles manifestations pour protester contre les résultats de la présidentielle en Biélorussie ont été dispersées lundi soir par la police, qui a utilisé du gaz lacrymogène et tiré des balles en caoutchouc, selon plusieurs médias.

Un manifestant a été tué par un engin explosif qu’il voulait lancer sur les forces de l’ordre, a indiqué la police biélorusse.

« L’un des protestataires a essayé de lancer un engin explosif sur les forces de l’ordre, mais cet engin a explosé dans ses mains », en le tuant, a précisé la police dans un communiqué.

La porte-parole de la police biélorusse, Olga Tchemodanova, a confirmé à l’AFP la mort d’un manifestant.

Plusieurs autres personnes ont également été blessées, a-t-elle indiqué, sans plus de précisions.

Un témoin interrogé par l’AFP a fait état de ces tirs et de l’utilisation de gaz dans le centre de Minsk, la capitale, où se trouvait un important dispositif policier.

Selon ce témoin et des médias biélorusses, un journaliste a été blessé à la jambe.

Un journaliste de l’AFP a vu des centaines de manifestants rassemblés en divers endroits de la ville, et la police procéder à des arrestations.

PHOTO VASILY FEDOSENKO, REUTERS

La foule, moins importante que dimanche soir lors de précédentes protestations dispersées par la force, scandait « Honte ! » et « Longue vie à la Biélorussie », selon la même source.

La police a de son côté confirmé à l’agence russe TASS avoir procédé à des arrestations de manifestants, et assuré avoir « la situation sous contrôle ». Selon des médias russes et biélorusses, des interpellations ont également lieu dans d’autres villes de cette ex-république soviétique.

Des manifestations spontanées émaillées de heurts avec les forces de l’ordre avaient aussi eu lieu dimanche soir, peu après l’annonce de premiers sondages officiels donnant le président sortant Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, largement en tête.

Des milliers de protestataires avaient alors essuyé des tirs de grenades assourdissantes et de balles en caoutchouc de la police à Minsk, qui avaient fait des dizaines de blessés.

Plus de 3000 personnes ont été arrêtées lors de ces manifestations dimanche soir, selon la police.

Les résultats du vote sont contestés par l’opposition, qui estime que le scrutin est falsifié.