(Rennes) Au lendemain de l’incendie dans la cathédrale de Nantes, un ressortissant rwandais, bénévole du diocèse, qui était entendu en garde à vue a finalement été remis en liberté dimanche soir, sans aucune poursuite.

L’enquête se poursuit pour déterminer l’origine du sinistre, samedi matin, dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul où ont été retrouvés trois départs de feu.

L’homme de 39 ans avait été entendu par la police car il était « chargé de fermer la cathédrale vendredi soir » et que les enquêteurs « voulaient préciser certains éléments de l’emploi du temps de cette personne », a expliqué dimanche à l’AFP Pierre Sennès, procureur de la République de Nantes.  

Mais finalement, il a été remis en liberté en soirée « sans aucune poursuite », a indiqué le procureur à l’AFP, confirmant une information du quotidien Presse Océan.

« Il n’est pas impliqué dans la commission des faits », a assuré le procureur au quotidien.

Le bénévole, qui intervient pendant les messes en tant que servant d’autel, est « venu se réfugier en France il y a quelques années », a expliqué à l’AFP le recteur de la cathédrale de Nantes, le père Hubert Champenois.  

PHOTO SEBASTIEN SALOM-GOMIS, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le père Hubert Champenois

« Je le connais depuis quatre ou cinq ans. J’ai confiance en lui comme en tous les collaborateurs », a-t-il ajouté.

L’organiste de la cathédrale, Michel Bourcier, 56 ans, a également expliqué dimanche à l’AFP « apprécier beaucoup cet homme extrêmement aimable, courtois, à l’écoute et d’une gentillesse infinie », ajoutant « être tombé des nues » en apprenant son interpellation.

L’origine du sinistre reste une énigme : aucune trace d’effraction au niveau des accès extérieurs n’a été constatée et trois points de feu distincts ont été repérés à l’intérieur de la cathédrale.

PHOTO LUDOVIC STANG, VIA REUTERS

Les experts en incendie, du laboratoire de police scientifique et technique, sont à pied d’œuvre dans le cadre de l’enquête ouverte pour « incendie volontaire ».

« J’ai fini de jouer à 21 h (15 h, HE) vendredi » et « tout était parfaitement normal, très calme. J’étais loin d’imaginer le drame qui allait survenir le lendemain », a témoigné l’organiste.

Samedi, ce sont des passants qui ont alerté les pompiers de la présence de flammes sortant de la cathédrale, vers 7 h 45 (1 h 45, HE). Il a fallu environ deux heures aux sapeurs-pompiers pour circonscrire l’incendie, qui a principalement touché le grand orgue de cette cathédrale gothique, dont l’édification s’est étendue du XVe au XIXe siècle.

L’incendie a également ravagé un tableau d’Hippolyte Flandrin.

Un peu plus d’un an après le traumatisme de l’incendie de Notre-Dame de Paris, le premier ministre Jean Castex, accompagné sur place des ministres de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et de la Culture, Roselyne Bachelot, avait rendu samedi après-midi hommage « au dévouement et au très grand professionnalisme » de la centaine de sapeurs-pompiers mobilisés.

Dimanche après-midi, le parvis de la cathédrale a été rendu à la circulation, a constaté un journaliste de l’AFP. Les sapeurs-pompiers ont laissé la place aux enquêteurs dans la cathédrale, dont la façade est légèrement noircie au-dessus du porche.