(Moscou) Avec 232 morts de la COVID-19 recensés en 24 heures, la Russie a enregistré vendredi un nouveau record quotidien de décès, malgré des données épidémiologiques stables dans l’ensemble.

Le précédent record, datant du 26 mai, était de 174 décès. Les autorités avaient indiqué s’attendre à une hausse de la mortalité, des patients, maintenus en vie grâce à des respirateurs depuis des semaines, ayant peu de perspectives de guérison.

La Russie comptabilise désormais 4374 morts, un niveau qui reste faible par rapport à ceux enregistrés en Europe occidentale, au Brésil ou aux États-Unis.  

Selon les données publiées vendredi, l’épidémie semble stabilisée, avec 8572 personnes déclarées positives en 24 heures au nouveau coronavirus, un niveau stable depuis une dizaine de jours.

Depuis le début de la pandémie, 387 623 cas positifs ont été recensés et plus de 10 millions de dépistages effectués.  

Le nombre dit de « cas actifs », c’est-à-dire de personnes considérées comme malades, ce qui comprend celles avec peu ou pas de symptômes, s’établit lui aux alentours de 224 000 depuis une semaine.

La capitale russe, principal foyer épidémique de Russie qui prévoit de lever une partie de son confinement le 1er juin, a publié pour sa part les détails de la mortalité du mois d’avril, pour répondre à des soupçons de manipulation statistique.  

Ainsi, 636 décès causés directement par la maladie de la COVID-19 ont été recensés et seuls ceux-ci sont pris en compte dans le décompte officiel du nombre de morts dus à l’épidémie.

Le département de la Santé de Moscou a cependant pour la première fois détaillé les décès où le nouveau coronavirus est considéré comme un facteur annexe.

Ainsi, 756 personnes supplémentaires positives au nouveau coronavirus sont mortes à Moscou mais des suites d’une autre maladie, selon leurs autopsies. Dans 360 de ces cas, la COVID-19 est considéré comme « ayant très probablement eu une influence importante sur la maladie principale et ses complications mortelles ».

Enfin, 169 personnes qui ont été testées négativement au nouveau coronavirus, de leur vivant et après leur mort, sont néanmoins suspectées d’être décédées de la COVID-19.

Au total, 1561 personnes sont donc mortes en lien avec le nouveau coronavirus à Moscou.

La Russie a été accusée par des médias et des critiques de maquiller ses statistiques de mortalité.

Les autorités russes ont rejeté ces accusations, relevant qu’elles ont toujours dit ne compter que les décès dont la cause première est le coronavirus, alors que d’autres pays, notamment en Europe occidentale, comptabilisent presque tous les décès de personnes testées positives.

Le gouvernement russe a par ailleurs reconnu s’attendre à une hausse « significative » de sa mortalité générale en mai.

Néanmoins, il juge que la mortalité en Russie de la COVID-19 sera moindre qu’en Europe occidentale, car l’épidémie a frappé le pays plus tard.  

Le système de santé a ainsi pu être réorganisé à temps, selon les autorités, et une politique de dépistage massif a été mise en place.