(Moscou) La Russie, deuxième pays dans le monde en nombre de cas détectés du coronavirus, a réussi à « arrêter la croissance » des nouvelles infections, a estimé lundi le premier ministre, qualifiant néanmoins la situation de « compliquée ».

La situation est cependant très variable selon les régions. Le président Vladimir Poutine reconnaissait ainsi lundi de graves difficultés au Daguestan, république pauvre du Caucase où les autorités ont admis des centaines de morts probablement des suites de la COVID-19.

« La situation liée au coronavirus dans le pays reste compliquée, mais nous pouvons tout de même constater que nous avons réussi à arrêter la croissance de la morbidité », a déclaré Mikhaïl Michoustine, lui-même malade de la COVID-19, lors d’une réunion gouvernementale retransmise à la télévision.

« Avec toute la prudence de rigueur, la dynamique est positive », a dit le responsable, dont la guérison n’a pas été annoncée, même s’il a repris les apparitions à la télévision la semaine dernière. Il avait été hospitalisé le 30 avril.

M. Michoustine a par ailleurs relevé que de plus en plus de gens guérissent et « peuvent quitter l’hôpital ».  

Selon le premier ministre, il s’agit du résultat des efforts menés depuis deux mois en Russie, notamment « le confinement strict de la population » ordonné fin mars et qui a commencé à être allégé dans certaines régions, les moins touchées, le 12 mai.

Selon les chiffres officiels, 8926 nouveaux cas ont été recensés ces dernières 24 heures, portant le total à 290 678 malades et 2722 morts. Il s’agit du nombre de nouveaux cas le plus faible depuis le 1er mai.

Selon les autorités, le nombre de nouveaux cas est en chute de plus de 23 % sur l’ensemble du territoire sur une semaine et de plus de 47 % à Moscou, épicentre de l’épidémie dans le pays.

L’agence sanitaire russe, Rospotrebnadzor, avait déjà indiqué dimanche que « la situation se stabilisait à travers le pays », alors que la première moitié du mois de mai avait été marqué par 10 000 ou plus nouvelles contaminations détectées chaque jour.

La Russie avait cependant expliqué cette forte hausse par une politique de dépistage massive, estimant donc qu’il ne s’agissait pas d’une propagation accélérée du virus. Les autorités revendiquent ainsi plus de 7 millions de tests réalisés depuis le début de la crise.

Des critiques ont par ailleurs mis en doute la réalité du taux de mortalité officiel, accusant la Russie de sciemment sous-évaluer le nombre des morts de la maladie COVID-19.  

Les autorités ont rejeté les accusations, précisant que ne sont recensés que les décès dont la cause première est le coronavirus, quand d’autres pays comptent la quasi-totalité des morts de patients testés positifs.  

Elles disent aussi que l’épidémie étant arrivée plus tard en Russie, elles ont eu le temps de préparer les hôpitaux et de mettre en place une politique massive de dépistage.