(Rome) Le gouvernement italien envisage de nouvelles mesures restrictives qui pourraient être adoptées rapidement dans la lutte contre la pandémie de COVID-19 qui a fait plus de 3400 morts dans la péninsule, le bilan le plus lourd au monde.

« Dans les prochaines 24 à 48 heures, de nouvelles restrictions sont possibles », a annoncé vendredi le ministre aux Affaires régionales Francesco Boccia, évoquant, entre autres, la possibilité de suspendre les activités en plein air.

Et dans la soirée, le ministre de la Santé Roberto Speranza a signé un décret fermant parcs, espaces verts et jardins publics du 21 au 24 mars dans toute l’Italie, une mesure déjà adoptée par de nombreuses commune auparavant.

Il a également interdit les activités ludiques et sportives en plein air, autorisant les gens à faire des exercices « individuellement, à proximité de sa propre habitation et en respectant une distance minimum d’un mètre des autres personnes ».

Les gouverneurs des régions du nord, les plus riches d’Italie et les plus touchées par l’épidémie avec environ 3000 morts, réclament encore davantage de fermetures d’activités économiques et le déploiement de l’armée pour faire appliquer ces mesures.

« Malheureusement, même aujourd’hui les chiffres ne vont pas dans la bonne direction, ni en ce qui concerne les nouvelles infections ni en ce qui concerne les décès » qui augmentent « de manière importante », a déclaré vendredi Attilio Fontana, gouverneur de la Lombardie, sans fournir de chiffres précis.

« Mais même en Lombardie on doit faire fonctionner le système sanitaire, la filière agroalimentaire, la production d’énergie, le transport », a plaidé M. Boccia qui invite à « garder le sang-froid », tout en promettant « rigueur et disciplines absolues et sanctions pour ceux qui violent les règles ».

PHOTO CIRO DE LUCA, REUTERS

Diego Fernandes et Deni Salgado se sont mariés en présence de leurs témoins seulement, vendredi à Naples.

Il a utilisé une image sportive disant « maintenant nous courons le 100 mètres » pour résoudre les problèmes urgents, comme les postes en thérapie intensive, « puis après nous devrons courir le marathon » pour toutes les conséquences de la pandémie.

« Courir dans la rue est un moyen d’échapper à ses devoirs civiques et représente un risque ultérieur. Non au petit jogging, même en solitaire : c’est un moyen de s’exposer soi-même ainsi que la société à la contagion », a déclaré Maurizio Casasco, président des Fédérations européenne et italienne des médecins sportifs, au quotidien Corriere della Sera.

Ces activités de plein air restent pour l’heure autorisées, à condition de rester à l’écart des autres, de les pratiquer seul et à proximité du domicile.

« Je suis tout à fait d’accord avec les tenants d’une ligne d’extrême sévérité. Il ne doit pas y avoir de zones grises dans nos comportements. Et je me demande si vraiment les Italiens sont devenus sportifs du jour au lendemain ! », a-t-il ajouté.

Stefano Bonaccini, le gouverneur de l’Emilie-Romagne, qui avec plus de 5200 cas dont 531 morts est la deuxième région la plus touchée d’Italie après la Lombardie, a interdit la majeure partie des activités en plein air jeudi.

« Si quelqu’un vient m’expliquer qu’il ne peut pas renoncer au jogging, je l’emmène avec moi faire un tour à l’hôpital », a-t-il écrit sur Facebook.