(Bruxelles) L’Union européenne « désapprouve » la décision prise par le président américain Donald Trump « de façon unilatérale et sans consultation » de suspendre l’entrée des Européens pour lutter contre le coronavirus, ont déclaré jeudi les présidents de la Commission et du Conseil.

« Le coronavirus est une crise mondiale, qui n’est pas limitée à un continent et qui requiert de la coopération plutôt qu’une action unilatérale », ont souligné Ursula von der Leyen et Charles Michel dans un communiqué.

« L’Union européenne désapprouve le fait que la décision des États-Unis d’imposer une interdiction de voyage ait été prise de façon unilatérale et sans consultation », ont ajouté les dirigeants, assurant que « l’Union européenne prend des actions fortes pour limiter la propagation du virus ».

Donald Trump a annoncé mercredi l’interdiction d’entrée aux États-Unis pour les 30 prochains jours de toute personne ayant séjourné dans l’espace Schengen au cours des 14 jours précédant leur arrivée, à l’exception des Américains et des résidents permanents.

Charles Michel avait réagi sur Twitter après cette annonce, soulignant qu’il fallait « éviter une perturbation économique. » L’Europe prend toutes les mesures nécessaires pour contenir l’expansion de la COVID-19, limiter le nombre de personnes contaminées et soutenir la recherche « .

Londres critique la décision de Trump

Le ministre britannique des Finances Rishi Sunak a critiqué jeudi la décision de Donald Trump de suspendre l’entrée des Européens aux États-Unis pour lutter contre le nouveau coronavirus, estimant que l’efficacité de cette mesure, qui ne concerne pas le Royaume-Uni, n’était « pas prouvée ».

« Nous ne pensons pas que c’est ce qu’il faut faire », a déclaré M. Sunak sur la BBC.

« D’après les conseils que nous recevons, il n’est pas prouvé que des interventions telles que des interdictions de voyager aient un effet matériel », a-t-il également déclaré.

L’interdiction d’entrée aux États-Unis, qui entrera en vigueur vendredi à minuit heure de Washington, ne concernera pas le Royaume-Uni.

Elle s’appliquera à toute personne ayant séjourné dans l’espace Schengen au cours des 14 jours précédant leur arrivée prévue aux États-Unis, à l’exception des Américains et des résidents permanents.

Le Royaume-Uni a enregistré 456 cas de COVID-19, qui a fait six morts dans le pays. Le gouvernement doit annoncer jeudi de nouvelles mesures pour limiter la contagion, à l’issue d’une réunion de crise présidée par le premier ministre Boris Johnson.