(Moscou) La ville de Moscou a averti dimanche ses habitants que quiconque ne respectait pas les mesures de quarantaine prises pour faire face à la propagation du nouveau coronavirus risquait jusqu’à cinq ans de prison.

En plus des personnes placées en quarantaine médicalisée par les autorités, la mairie de Moscou a publié vendredi soir un décret imposant à tous les citoyens russes ou étrangers arrivant à Moscou de Chine, Corée du Sud, Iran, Italie, Allemagne, Espagne, France de s’auto-isoler à leur domicile pendant 14 jours.

Dimanche, la ville a précisé sur son site internet que le non-respect de ces dispositions pouvait aller d’une amende de 80 000 roubles (1566 dollars canadiens) « jusqu’à une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans » si la violation des règles sanitaires a entraîné la mort d’une personne. Pour cela, la ville s’appuie sur un article existant du code pénal.

La ville a également précisé que le respect des règles de quarantaine à domicile serait « contrôlé par vidéosurveillance » et qu’en cas de violation, la personne serait placée en quarantaine surveillée.

Sur son site, la ville précise qu’à l’isolement à domicile, il est recommandé aux personnes vivant seules d’utiliser des services de livraison pour faire ses courses ou aller à la pharmacie, ou de faire appels à des connaissances.

« En cas d’urgence (jeter les ordures, promener le chien), vous pouvez sortir dans la rue à un moment (de la journée) où il y a peu de monde, en portant toujours un masque médical », précise la ville.  

À Moscou, ville de 12 millions d’habitants, la vidéo-surveillance est omniprésente, renforcée par une intelligence artificielle et un système de reconnaissance faciale dernier-cri. La ville dispose de plus de 100 000 caméras de surveillance, couvrant près de 95 % des immeubles d’habitation.

La Russie a confirmé en tout 17 contaminations. Pour empêcher la propagation du coronavirus, le pays a pris plusieurs mesures draconiennes, interdisant notamment l’accès à son territoire aux Chinois et fermant ses frontières communes.

L’entrée sur le territoire a également été interdite aux Iraniens et de sévères restrictions ont été prises contre les Sud Coréens, deux foyers aigus de la contamination.