(Paris) Un troisième décès en France d’une personne contaminée par le nouveau coronavirus a été confirmé lundi par le ministère de la Santé, tandis que 61 nouveaux cas ont été rapportés, portant le total à 191 depuis son apparition sur le territoire français.

La troisième personne décédée est « une femme de 89 ans testée en post-mortem à l’hôpital de Compiègne », qui « avait d’autres pathologies », a précisé le directeur général de la Santé Jérôme Salomon.

Selon des sources concordantes, qui avaient indiqué ce décès à l’AFP lundi après-midi, l’octogénaire habitait à Crépy-en-Valois (Oise) où travaillait l’enseignant de 60 ans décédé la semaine dernière.

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L’école Jean-de-la-Fontaine, de Crépy-en-Valois, où enseignait la première victime du COVID-19 en France, est fermée par prévention.

L’Oise reste le département le plus touché, avec « 64 cas au total liés aux chaînes de transmission » en provenance de cette zone, a précisé Jérôme Salomon.

Sur 191 personnes infectées depuis l’introduction en France de ce nouveau virus apparu en Chine en décembre, trois personnes sont décédées, 12 sont guéries et 176 sont hospitalisées.

Lundi, l’épidémie de COVID-19 a dépassé le bilan de 3000 morts dans le monde, pour un peu plus de 90 000 personnes contaminées, et le niveau de risque lié au nouveau coronavirus pour les ressortissants de l’Union européenne a été relevé à « modéré à élevé ».

La France est désormais un des pays les plus touchés

La France fait partie des pays les plus touchés en Europe avec l’Allemagne (157 cas confirmés lundi matin), loin derrière l’Italie, qui compte plus de 2000 personnes testées positives et 52 morts.

Face à cette situation, les mesures pour tenter de freiner la propagation se multiplient : écoles fermées dans les foyers de la maladie, voyages scolaires à l’étranger suspendus, rassemblements de plus de 5000 personnes interdits en milieu fermés…

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Une employée met des masques respiratoires dans des paquets à l’usine Valmy de Malby, au centre de la France. L’usine, qui emploie normalement 20 personnes, a triplé son personnel depuis le début de l’épidémie.

L’annulation du Salon du Livre, qui devait se tenir du 20 au 23 mars Porte de Versailles, ainsi que du Salon mondial du Tourisme de Paris, qui devait accueillir un peu plus de 100 000 visiteurs du 12 au 15 mars, ont notamment été annoncés lundi.

Il n’y a « pas d’annulation systématique des événements », mais une appréciation « au niveau local », a précisé Jérôme Salomon, soulignant que le gouvernement était soucieux de « quand même garder une vie normale sur le territoire ».

L’objectif du gouvernement est de « ralentir pour empêcher, ou au moins retarder, la libre circulation du virus sur le territoire qui marquerait l’arrivée dans la phase 3, c’est-à-dire l’épidémie proprement dite de coronavirus en France », a souligné lundi le premier ministre Édouard Philippe lors d’une visite au CHU Pellegrin à Bordeaux.

« Aujourd’hui la situation et les conditions actuelles ne sont pas compatibles avec un droit de retrait », a-t-il ajouté, expliquant que « malgré le caractère émergent de ce nouveau virus, l’État et les services de santé sont entièrement mobilisés pour faire face à cette situation évolutive ».

Les salariés du Musée du Louvre ont voté lundi matin à l’unanimité pour exercer leur droit de retrait pour le deuxième jour consécutif, s’estiment menacés par l’épidémie de coronavirus.