(Stockholm) Le gouvernement suédois a présenté lundi un projet de loi le dotant temporairement de nouveaux pouvoirs pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et dont il souhaite l’application dès janvier.

Le gouvernement, qui avait eu essentiellement recours à de simples recommandations jusqu’à présent, a expliqué que cette nouvelle loi lui permettra d’édicter des mesures restrictives coercitives dans des zones ciblées et d’imposer des sanctions en cas de non-respect.

Il pourra décider de fermer des magasins, centres commerciaux ou transports publics, ou encore limiter le nombre de personnes autorisées à se rassembler dans certains lieux publics précis plutôt que d’avoir recours à des mesures générales.

« Ceux qui violent les restrictions limitant l’accès aux lieux publics peuvent être condamnés à une amende », aux termes du projet, a expliqué lors d’une conférence de presse la ministre de la Santé Lena Hallengren.

Le gouvernement a ajouté qu’il souhaitait que la loi puisse entrer en vigueur d’ici le 10 janvier mais elle devra être approuvée au préalable par le Parlement. Le plan initial du gouvernement était que le texte entre en vigueur mi-mars mais l’exécutif suédois avait fait savoir qu’il visait désormais janvier.

Depuis le début de la pandémie, la Suède a adopté une stratégie atypique et controversée, écartant tout confinement ou mesure coercitive.

Mais face à la remontée des cas et des morts depuis l’automne, il a durci le ton mi-novembre, limitant notamment à huit personnes la jauge pour les évènements publics.

PHOTO FREDRIK SANDBERG, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le pays a recommandé le 18 décembre pour la première fois le port du masque dans les transports publics, adoptant parallèlement de nouvelles restrictions comme l’introduction de jauges dans les commerces et la limitation des tablées à quatre personnes maximum dans les restaurants, contre huit jusqu’alors. L’enseignement à distance dans les écoles secondaires a été prolongé jusqu’au 24 janvier.

Les responsables de la santé insistent sur la nécessité d’adopter des mesures supportables sur une longue durée, estimant que la lutte contre la pandémie tient « du marathon, pas du sprint ».  

La Suède ne dispose d’aucune loi permettant au gouvernement de restreindre la liberté de mouvement en temps de paix, par exemple en décidant des mesures de confinement de la population.

Malgré l’annonce de ce projet de loi après les récentes restrictions supplémentaires, le premier ministre Stefan Löfven a assuré juste avant Noël à la télévision publique SVT que la Suède n’a pas changé de stratégie. « C’est exactement la même stratégie : veiller à limiter autant que possible la propagation de l’infection », a-t-il dit.

La Suède, pays de quelque 10,3 millions d’habitants, a enregistré au total 396 048 cas de coronavirus avec 8279 décès, selon les derniers chiffres annoncés le 23 décembre.