(Madrid) Les pays de l’Union européenne, dont les nations les plus touchées par la pandémie comme l’Italie, l’Espagne ou la France, ont entamé dimanche leurs campagnes de vaccination contre la COVID-19, saluant une première victoire de poids dans la lutte contre le coronavirus dont un variant inquiète cependant de plus en plus.

Fraîchement livrées samedi, les premières doses du vaccin Pfizer-BioNtech ont été injectées en Italie peu avant 8 h (2 h, HE) à l’infirmière Claudia Alivernini et la professeure Maria Rosaria Capobianchi, directrice du laboratoire de virologie à l’hôpital Spallanzani de Rome.

« Je le dis de tout mon cœur : vaccinons-nous. Pour nous. Pour nos êtres chers et pour la collectivité », a commenté Claudia Alivernini.

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L'infirmière Claudia Alivernini a reçu l'une des premières doses du vaccin de Pfizer-BioNTech administrées en Italie, le 27 décembre à Rome.

Pays le plus touché de l’UE avec plus de 71 000 morts, « l’Italie se réveille », a réagi le premier ministre Giuseppe Conte sur Twitter, saluant une date qui « restera à jamais gravée dans nos mémoires ».  

Une heure plus tard, c’est Araceli Rosario Hidalgo Sanchez, 96 ans, qui était la première vaccinée d’Espagne dans une maison de retraite de Guadalajara (centre).

La petite dame en chemisier blanc, collier de perles et masque FFP2 a confié, dans un sourire, ne « rien » sentir lorsque le vaccin lui a été administré.

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Un résidant de la maison de retraite Santa Eugenia de Cevico de la Torre, en Espagne, recevant le vaccin.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué le début de la campagne comme « un moment touchant d’unité et une histoire de succès européenne », ajoutant que cela allait « aider à revenir progressivement à nos vies normales ».  

« Relevez les manches »

L’Allemagne, la Hongrie ou encore la Slovaquie avaient ouvert la marche samedi dans l’UE, avec un jour d’avance sur le lancement officiel de la campagne dans le bloc.

Une campagne de communication pour le vaccin montrant inconnus et célébrités devrait sortir ces prochains jours à la télévision et sur des panneaux d’affichage en Allemagne, avec le slogan « Relevez les manches ».

En France, Mauricette, une femme de 78 ans, s’est déclarée « émue » lorsqu’elle a reçu la première la fameuse piqûre, à l’hôpital René-Muret de Sevran, près de Paris.

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Mauricette a été la première Française à être vaccinée à l’hôpital René-Muret de Sevran, près de Paris.

Le gouvernement français s’est fixé d’ici fin février l’objectif d’un million de vaccinés parmi les plus âgés et les plus vulnérables dans les maisons de retraite.

« Nous avons une nouvelle arme contre le virus : le vaccin […] Passons le message à nos aïeuls, protégeons-les en priorité », a écrit le président Emmanuel Macron dans une série de tweets.

Le vaccin était particulièrement attendu en France, où l’épidémie a tué plus de 62 500 personnes et où le virus circule activement.

Défi logistique, l’acheminement du vaccin Pfizer/BioNTech est compliqué par les conditions de conservation du produit, qui doit être stocké à -70 °C.

« La science nous a apporté le plus beau des cadeaux pour Noël », a déclaré la présidente grecque Katerina Sakellaropoulou après avoir été vaccinée, suivie par son premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

Ailleurs en Europe, un archevêque de 84 ans en Slovénie, un chef de service des maladies infectieuses au Portugal ou encore la première infirmière à avoir soigné en février un patient atteint de COVID-19 en Roumanie ont été les premiers vaccinés dans leurs pays.

Les pays nordiques (Suède, Finlande et Danemark) ont eux aussi lancé leur campagne de vaccinations dimanche.  

Si la plupart des pays avaient choisi des personnes âgées ou des soignants, en République tchèque, c’est le premier ministre Andrej Babis lui-même qui a été vacciné en premier.

« Hier, j’ai vu une femme à la télévision dire qu’elle attendrait de voir Babis vacciné. Donc j’ai décidé de montrer l’exemple », a déclaré le milliardaire populiste, imité par son ministre de la Santé Jan Blatny.