(Paris) Les premières doses de vaccin sont arrivées samedi dans l’Union européenne à la veille du démarrage dans les 27 États membres des campagnes de vaccination contre le coronavirus, dont le variant britannique est détecté dans de plus en plus de pays dans le monde.

La pandémie a fait au moins 1 750 780 morts et contaminé presque 80 millions de personnes, selon les dernières données officielles compilées samedi par l’AFP.

Plus de 25 millions de cas (543 993 décès) ont été recensés en Europe, zone la plus touchée, et celle où le virus se propage le plus vite (250 000 nouvelles contaminations quotidiennes).

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La Russie, quatrième pays le plus touché, a ainsi passé samedi la barre des trois millions de cas.

Les États-Unis restent le pays le plus touché, tant en nombre de morts (330 279) que de cas (18 761 363).

Plusieurs pays ont annoncé samedi des cas confirmés du variant britannique du coronavirus, comme l’Italie, la Suède, l’Espagne ou le Japon, après déjà l’annonce cette semaine de personnes contaminées en France, en Allemagne, au Liban et au Danemark.

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Selon une étude de la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM), ce nouveau variant du coronavirus est « 50 % à 74 % » plus contagieux que ses prédécesseurs, faisant craindre plus d’hospitalisations et de morts en 2021 qu’en 2020.

Après la découverte de ce variant, l’inquiétude avait poussé des dizaines de pays à couper leurs liaisons aériennes, maritimes ou terrestres avec le Royaume-Uni, semant le chaos dans son approvisionnement. Le Japon a décidé de mettre un terme à toutes nouvelles arrivées d’étrangers non résidents sur son territoire à partir de lundi et jusqu’à fin janvier.

Premiers vaccins dans l’UE

Après le Royaume-Uni, les États-Unis, le Mexique et nombre d’autres pays, la vaccination commence dimanche dans l’UE, dont les régulateurs ont autorisé lundi dernier le vaccin Pfizer-BioNtech.

La Hongrie a commencé samedi à vacciner son personnel soignant quelques heures après avoir reçu ses premières doses, devançant la plupart des pays de l’Union.

En Italie, pays européen le plus endeuillé (plus de 71 000 morts), 9750 vaccins escortés par les carabiniers ont été livrés à l’hôpital Spallanzani de Rome samedi matin. « Nous allons retrouver notre liberté et nous pourrons recommencer à nous embrasser », s’est réjoui le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio.

Face à une flambée de contaminations, l’Italie s’était déjà reconfinée avant même Noël, comme l’Irlande, qui a reçu samedi ses vaccins mais ne commencera sa campagne que mercredi.

En France, 19 500 doses sont arrivées à la pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris, en banlieue parisienne. Des employés masqués portant des gants de protection spéciaux contre le froid (le remède est conservé à-70 °C) ont transféré les boîtes dans des réfrigérateurs spéciaux.

« C’est historique, il s’agit des toutes premières doses », s’est réjoui le chef du pôle pharmacie hospitalière des Hôpitaux de Paris, Franck Huet.

En Allemagne, le ministre de la Santé Jens Spahn a salué « un jour plein d’espoir », car ce vaccin « est la clef qui nous permettra de nous réapproprier nos vies ». « L’automne, l’hiver et Noël de l’an prochain ne devraient plus être placés sous le signe de cette pandémie », a-t-il espéré.

Reconfinements en série

Comme l’Italie, l’Autriche a confiné sa population samedi, au lendemain de Noël. Les commerces non essentiels, l’hôtellerie et la restauration seront fermés et la population soumise à un couvre-feu toute la journée jusqu’au 24 janvier.

Au Royaume-Uni, qui a dépassé vendredi les 70 000 morts, des confinements locaux ou des restrictions contraignantes sont entrés en vigueur pour des millions de personnes.

L’Écosse continentale passe toute entière en alerte maximale, revenant à un quasi-confinement (commerces non essentiels fermés, déplacements non essentiels interdits), comme l’Irlande du Nord.

En Angleterre, six millions de personnes dans le Sud et l’Est reviennent aussi à un confinement, qui y concerne désormais 24 millions de personnes au total.