(Londres) Les campagnes de vaccination contre la COVID-19 devraient commencer dès la semaine prochaine au Royaume-Uni et en Russie, une avancée sur le front médical assombrie par un nouveau record aux États-Unis où plus de 100 000 personnes infectées sont hospitalisées.

C’est la première fois que ce palier est franchi dans le pays, le plus touché au monde en valeur absolue.  

Sur l’ensemble du continent américain, les cas de COVID-19 ont d’ailleurs augmenté de 30 % en novembre, a alerté l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS).

De l’autre côté de l’Atlantique, le gouvernement britannique est devenu le premier au monde à approuver l’utilisation massive du vaccin américano-allemand de Pfizer/BioNTech, qui répond à des « normes strictes de sécurité, de qualité et d’efficacité » et sera disponible la semaine prochaine dans le pays le plus endeuillé d’Europe avec près de 60 000 morts.

Quelques heures seulement après l’annonce britannique, Vladimir Poutine a demandé que les vaccinations « à grande échelle », gratuites pour les Russes, commencent « à la fin de la semaine prochaine ».

Le Spoutnik V, développé par le centre de recherches Gamaleïa de Moscou, est dans la troisième et dernière phase d’essais cliniques auprès de 40 000 volontaires. Ses créateurs le disent efficace à 95 %, comme le Pfizer/BioNTech.

La Russie, quatrième pays le plus touché au monde en nombre de contaminations (plus de 2,3 millions), a enregistré mercredi plus de 25 000 nouveaux cas et un nouveau record de décès quotidiens.

Le ministre britannique de la Santé Matt Hancock a affirmé que la célérité de son pays était due au Brexit, car l’UE, que Londres a quittée le 31 janvier dernier, avance « un peu plus lentement ».

« L’important n’est pas d’être le premier, mais d’avoir un vaccin sûr et efficace », a répliqué le ministre allemand de la Santé Jens Spahn, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union.  

La crise du coronavirus fera à partir de jeudi l’objet d’une réunion spéciale à l’ONU, où Emmanuel Macron, Angela Merkel, Boris Johnson et Narendra Modi entre autres s’exprimeront virtuellement. Mais de nombreux dirigeants internationaux, dont Donald Trump, Xi Jinping, Vladimir Poutine et Jair Bolsonaro feront l’impasse sur cet évènement.  

100 millions d’ici fin février

Aux États-Unis, l’Agence américaine des médicaments (FDA) a aussi été sollicitée par Pfizer/BioNTech et, depuis lundi, par Moderna. En cas de feu vert, les deux vaccins pourraient être disponibles en décembre dans le pays qui paie le plus lourd tribut humain à la pandémie avec plus de 270 000 morts.  

Avec ces deux vaccins, l’administration du président Donald Trump prévoit d’avoir inoculé des doses à 100 millions de personnes aux États-Unis d’ici la fin du mois de février.

Les autorités sanitaires américaines ont par ailleurs recommandé de réduire à 10 jours la quarantaine des personnes entrées en contact avec un cas positif au coronavirus. Elles espèrent ainsi un meilleur respect des règles de quarantaine, alors qu’un essor des contaminations est attendu après les célébrations de Thanksgiving.

En plus du record d’hospitalisations enregistré dans tout le pays, la Californie a compté à elle seule plus de 20 000 cas de COVID-19 mercredi, devenant l’État américain ayant recensé le plus de cas en un jour depuis le début de la pandémie selon le Covid Tracking Project.

Gestion « chaotique »

Le rythme des contaminations a dans le même temps commencé à décélérer en Europe, où quelques pays allègent leurs restrictions.

L’Angleterre sort ainsi mercredi d’un deuxième confinement de quatre semaines pour adopter, au moins jusqu’en février, un système d’alerte à trois niveaux, imposant des restrictions localement selon la gravité de l’épidémie.

Symbole du déconfinement en France, la Tour Eiffel rouvrira au public le 16 décembre à Paris.  

Après six mois d’auditions, une commission d’enquête parlementaire, menée par l’opposition de droite, a fustigé mercredi le « pilotage défaillant de la crise », qui a fait plus de 53 000 morts dans le pays.  

Gestion « chaotique », « manque d’anticipation et sous-estimation du risque épidémique », « messages contradictoires sur les masques, défaillances sur la politique des tests » sont notamment reprochés au gouvernement français, visé par de nombreuses plaintes pour mise en danger de la vie d’autrui ou homicide involontaire.

La pandémie a fait près d’1,5 million de morts et contaminé plus de 64 millions de personnes dans le monde, selon un bilan établi mercredi par l’AFP.