(Paris) La France envisage une campagne de vaccination pour le grand public « entre avril et juin » contre la COVID-19, après une première phase réservée aux personnes les plus vulnérables, a annoncé mardi le président Emmanuel Macron.

« Il ne s’agira pas d’une stratégie de vaccination obligatoire mais d’une stratégie de conviction et de transparence », a réaffirmé le chef de l’État, lors d’un point de presse avec le premier ministre belge Alexander De Croo.

M. Macron prévoit pour début 2021 « une première campagne très ciblée, avec des vaccins de première génération », suivie d’une deuxième vague « qui s’ouvrira, quelque part entre avril et juin » et « qui, elle, sera plus large et plus grand public et qui ira vers une stratégie de vaccination du plus grand nombre ».

La première phase de la vaccination aura lieu « dès que possible » après les homologations des autorités sanitaires européennes, entre fin décembre et début janvier.  

Elle sera réalisée, a ajouté M. Macron, avec des vaccins « sur lesquels on a peu de recul et dont les conditions de conservation et de logistique sont assez complexes, -80 ou -20 degrés à ce stade, et qu’on va plutôt réserver aux publics les plus sensibles ».

Les doses ont été réservées au niveau de la Commission européenne, a-t-il rappelé, avec « une clé de répartition entre les États membres en fonction de la population », afin d’éviter une « course contre-productive ».  

Ces vaccins seront alloués, produits et acheminés dans chaque pays dans le cadre d’une stratégie européenne, puis la stratégie vaccinale sera déterminée au niveau national par chaque État membre, a-t-il souligné.

« Il n’y aura pas une bataille entre les pays européens » grâce à cette mutualisation, a renchéri M. De Croo, mais « vacciner des centaines de millions d’Européens » prendra « plusieurs mois ».

Les autorités sanitaires françaises ont recommandé lundi de vacciner en priorité les résidants des Ehpad (maisons de retraite pour personnes dépendantes), posant le calendrier d’une campagne délicate pour le gouvernement, qui devra convaincre les réticents, nombreux en France, et assurer une logistique sans faille.

Avec plus de 16 000 morts parmi leurs résidants, sur 52 000 décès au total depuis le début de l’épidémie en mars, et des restrictions de visites draconiennes des familles, les Ehpad ont payé un très lourd tribut à l’épidémie de COVID-19.