(Glasgow) La première ministre écossaise Nicola Sturgeon a indiqué lundi vouloir organiser rapidement un deuxième référendum sur l’indépendance de cette province britannique en cas de victoire de son parti aux élections locales de mai prochain.

« En mai prochain, nous demanderons au peuple écossais de nous faire confiance pour poursuivre la construction d’un pays meilleur », a indiqué la dirigeante lors du congrès annuel du Parti indépendantiste écossais (SNP). « Je chercherai votre approbation, et celle de personne d’autre, pour qu’un référendum sur l’indépendance soit organisé rapidement une fois le nouveau parlement formé ».  

Les velléités d’indépendance reviennent en force en Écosse, à l’approche de la fin de la transition post-Brexit et après la gestion très critiquée de l’épidémie de nouveau coronavirus par Londres, mettant le SNP en position de rafler en mai de nombreux sièges au parlement décentralisé d’Holyrood.  

Un référendum avait déjà été organisé en 2014 et les Écossais ont voté à 55 % pour rester au sein du Royaume-Uni. Depuis, le premier ministre britannique Boris Johnson a exclu à plusieurs reprises de permettre à l’Écosse d’organiser un nouveau scrutin, arguant qu’il s’agissait d’un vote qui arrivait « une fois par génération ».  

Mais Nicola Sturgeon fait valoir que le Brexit a changé la donne pour les Écossais qui ont massivement voté en 2016 contre la sortie de l’UE.

PHOTO RUSSELL CHEYNE, ARCHIVES REUTERS

La première ministre écossaise Nicola Sturgeon

Entré officiellement en vigueur le 31 janvier dernier, le Brexit va devenir réalité au 1er janvier, à l’issue de la période de transition. Alors que l’échéance approche, Londres et Bruxelles peinent encore à conclure un accord de libre-échange.  

« Dans un mois, nous serons confrontés à un Brexit dur, que ce soit avec un “no deal” ou mauvais “deal” », a averti Nicola Sturgeon, qui met en garde contre de « sérieux dégâts à court terme » et des « dégâts encore pires à long terme ».

« L’indépendance ne va pas nous distraire de la reconstruction après la COVID », a-t-elle ajouté, elle est au contraire « essentielle pour y parvenir ».

« La question que vous devez vous poser est la suivante : à qui faites-vous confiance pour reconstruire notre économie, au gouvernement écossais que vous avez élu ou à la bande de Brexiters de Boris Johnson ? » a-t-elle déclaré 

Début octobre, un sondage réalisé par Ipsos Mori créditait la dirigeante d’un « très fort » soutien du public, satisfait à 72 % de sa gestion de la pandémie.