(Dubrovnik) Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a appelé vendredi les « tierces parties » à rester à l’écart du conflit au Nagorny Karabakh, exprimant l’espoir que les informations sur la présence de « djihadistes syriens » en Azerbaïdjan soient infondées.

Les combats entre Arméniens et Azerbaïdjanais pour le Nagorny Karabakh, région azerbaïdjanaise majoritairement peuplée d’Arméniens et qui a fait sécession à la chute de l’URSS, faisaient rage vendredi, avec des frappes azerbaïdjanaises sur la principale ville de la région séparatiste.

La France a accusé la Turquie d’envenimer la situation en envoyant, selon elle, des « djihadistes » de Syrie combattre avec les Azerbaïdjanais.  

« Vous devriez demander au président (turc Recep Tayyip) Erdogan pourquoi il prendrait une telle décision », a déclaré Mike Pompeo aux journalistes dans l’avion qui l’emmenait vers les États-Unis après son départ de Croatie, dernière étape d’une mini tournée européenne.

Évoquant les « informations » sur l’envoi en Azerbaïdjan de « combattants syriens », il a déclaré : « J’espère que ce n’est pas le cas ».

Le président français Emmanuel Macron affirme que 300 combattants « djihadistes » ont quitté la Syrie pour rejoindre l’Azerbaïdjan en passant par la Turquie, une « ligne rouge » selon lui.

« Nous avons appelé tout le monde à rester en dehors de ça, hormis le fait d’appeler au cessez-le-feu » et de dire que le « dialogue » doit représenter la « méthodologie pour rétablir l’ordre, rétablir la paix », a poursuivi le chef de la diplomatie américaine.  

En cas « d’internationalisation » d’un conflit, avec des « parties tierces qui apportent des munitions, des systèmes d’armes, même juste des conseillers et des alliés, on augmente la complexité, on augmente le risque de perdre des vies », a-t-il ajouté.

« Nous avons certainement communiqué ce message à la fois aux dirigeants azerbaïdjanais et arméniens, et également aux Turcs ».

Au début des années 1990, la sécession du Nagorny Karabakh avait entraîné une guerre qui fait 30 000 morts. Le front était  quasi-gelé depuis, malgré des heurts réguliers, notamment en 2016.

Des combats meurtriers ont repris dimanche. L’Azerbaïdjan a juré de poursuivre ses opérations jusqu’à la reconquête du territoire ou au « retrait total » des Arméniens.

Erevan a pour sa part amorcé une timide ouverture, se disant prêt à « s’engager » avec les trois pays chargés de la médiation, France, États-Unis et Russie, pour « rétablir un cessez-le-feu ».